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PARTIE III
interrogés par LCI, confirment l’augmentation fulgurante des prix depuis le début de
la crise, évoquant preuves à l’appui, des masques à 0,07 centime l’unité en février. Les
enseignes, elles, assurent vendre les masques à prix coûtant (environ 60 centimes)
mais aucune vérification ne peut être faite et cela reste beaucoup plus cher qu’avant
la crise. Pour Lionel Maugain, journaliste à « 60 millions de consommateurs » et auteur
d’une enquête sur le prix des masques, le coût pour une famille pourrait être de 100 à
200 euros par mois. Une somme exorbitante dans un contexte où de nombreuses per-
sonnes sont au chômage partiel ou sans activité.
Le lundi 4 mai, il n’aura fallu que 3h30 aux consommateurs pour acheter les 5 millions
de masques mis en vente par Lidl dans 1550 magasins au prix de 30 euros les 50
masques. Voilà comment se creusent les inégalités. Ceux qui ont l’argent et le temps
peuvent acheter. Les autres n’en ont pas. « Les 5 millions de masques que nous avons
mis en vente ce matin étaient un stock qui était, à la base, destiné à nos salariés, nous
avions le droit de l’avoir », explique le directeur exécutif achats et marketing de Lidl
France. On en déduit qu’ils privilégient le commerce plutôt que la santé de leurs
salariés. C’est pour éviter ces scénarii que les députés de la France insoumise ont
déposé une proposition de loi demandant la gratuité des masques.
Même si le coût unitaire du masque peut
sembler modique, il ne sera pas à la portée
des personnes les plus démunies déjà fortement
touchées par la crise sociale. Pour que le port
obligatoire du masque soit possible, il faut que
personne ne se pose la question de s’en passer.
Pour qu’il soit efficace, il faut que personne
ne doive économiser les masques par manque
d’argent.
Extrait de la proposition de loi portant sur la gratuité des masques déposée
par le groupe LFI à l’Assemblée nationale
2 / LES TESTS
« Testez, testez, testez . » Depuis le 6 mars 2020, c’est le message très clair martelé par
l’Organisation mondiale de la santé. Le 28 avril 2020, le Premier ministre, annonce
« 700 000 tests virologiques à partir du 11 mai » et la mise en place de brigades chargées
d’identifier les contacts des personnes présentant des symptômes du Covid-19. Pourtant,
les premières cartes de déconfinement présentées le 30 avril ne précisaient pas le
nombre de tests effectués. O. Véran précise alors : « À partir du 11 mai, on pourra indiquer
le nombre de test effectué par territoire ». Le 7 mai, devant une carte toute verte, Édouard
Philippe assène : « La France est prête pour tester massivement, la carte est pour le
moins limpide ». Pourtant, une enquête de la cellule investigation de Radio France , en
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date du 11 mai, révèle bien des choses. « Pendant plusieurs semaines, lors de son point
quotidien sur la progression de l’épidémie, le directeur général de la santé, Jérôme
1 / « Dépistage du Covid-19 : pourquoi la France est encore loin de l’objectif de 700 000 tests virologiques
par semaine », FranceInfo, 11 mai 2020.

