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PARTIE III
Le déconfinement commence à peine, à l’heure où ce rapport
entre dans sa phase finale de rédaction. Néanmoins, il semble
incontournable d’aborder ce sujet et les risques présentés
par une stratégie hasardeuse (A). À la mi-mai, un certain nombre
de domaines constituent de réelles failles dans le déconfinement
et risquent de perdurer comme autant de potentiels agents actifs
d’une nouvelle vague épidémiologique (B). La France insoumise
a présenté son propre plan de déconfinement dès la fin avril (C),
espérant mettre à disposition un plan par étapes et des principes
pour guider une action cohérente et argumentée, plutôt que de céder
à une pente autoritaire et liberticide prise par le gouvernement.
A / LE RISQUE
D’UN DÉCONFINEMENT HASARDEUX
Les différents experts auditionnés ont rappelé l’importance de se donner les moyens
suffisants pour envisager le déconfinement. À savoir : fabriquer le matériel sanitaire
nécessaire, déployer un nombre conséquent de tests, développer les moyens curatifs
(vaccins et traitement). Toute sortie est conditionnée par la mise à disposition de pro-
tections et tests en quantité suffisante.
On ne peut pas dire aux gens de sortir
si on ne peut pas les protéger.
Jacques Battistoni, Président du syndicat MG France
D’autant que selon une modélisation de l’Institut Pasteur publiée le 13 mai, seuls 4,4%
des Françaises et Français auraient été infectés, soit 2,8 millions de personnes. Dans
les deux régions les plus touchées, en Île-de-France et dans le Grand-Est, les contami-
nations concernent moins de 10% de la population. Les prédictions d’avril, estimant
que 5,7% de la population était contaminée, ont été revues à la baisse. « Il faudrait
qu’environ 65% de la population soit immunisée pour que l’épidémie soit contrôlée
par l’immunité seule » précisent les auteurs. « Des mesures de contrôle efficaces per-
mettant de limiter le risque de transmission doivent être maintenues au-delà du 11
mai pour éviter un rebond de l’épidémie. » Autrement dit, dans l’attente d’un vaccin,
sans moyens pour limiter la circulation du virus ni prévoir comment augmenter à
nouveau les capacités d’accueil en milieu hospitalier, une deuxième vague épidémio-
logique semble quasi-inéluctable.
Le pouvoir a été centralisé par le gouvernement
et le président dans cette crise sanitaire jusqu’à
la caricature. Cette gestion non-démocratique
va encore accentuer la crise politique et celle
des institutions de la Vème République.
Jacques Battistoni, Président du syndicat MG France

