Page 18 - Editions Tarabuste
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par la trop grande fréquentation d’Internet? L’écri-
vain joue de tous ces registres à la fois, lui qui, dès
son premier livre, se proposait d’écrire des romans
d’aventures, certes… mais d’aventures métaphy-
siques. Car il y a du Jules Verne dans cette explo-
ration de techniques nouvelles et d’espaces inas-
signables; des réminiscences aussi de romans poli-
ciers populaires, comme une harmonie de cou-
leurs entre Gaston Leroux, Maurice Leblanc et
Gustave Le Rouge ; des décors urbains dignes de
polars américains hard boiled, qui mettent en
tension les développements savants sur le numé-
rique et l’angélologie.
Nadaud n’aura donc pas dérogé à sa promesse.
Il invite le lecteur à revisiter sa bibliothèque. La
variété des formes et des styles – savant, profane,
burlesque, narratif, délibératif, épistolaire, poé-
tique, jusqu’aux dialogues qui ressuscitent la
controverse théologique et la disputatio, voire la
tençon et la casuistique amoureuse – offre un véri-
table parcours ludique des registres littéraires. Le
« nouvel imaginaire » prôné par l’écrivain déploie
une synthèse de tous ceux auxquels la littérature
nous convie. Lui-même l’écrit : « La littérature
n’est qu’une méditation sans cesse renouvelée sur
les ouvrages qui ont été écrits […] ces textes
constituent une référence obligée qu’il faut d’abord
commenter, enrichir, pasticher, réactualiser, une
sorte de livre universel auquel chacun apporte sa
contribution et où les œuvres individuelles sont
appelées à se fondre ».
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