Page 102 - ANGOISSE
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Moins  d’une  vingtaine  de  minutes  plus  tard  les  deux  policiers  étaient
        stationnés dans la même rue que leur cible, à une centaine de mètres de son
        domicile.
        - On ne sait même pas s’il est bien là.
        - Je peux te garantir que notre mec est bien logé ici.
        - Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je me demandais seulement s’il était
        présent.
        - Disons que c’est probable à cette heure de la fin de matinée.
        - Tu crois qu’on va pouvoir se le taper en flag aujourd’hui ?
           David qui était au volant s’agita brusquement.
        - On va le savoir rapidement, ça bouge.
           Leur client venait de s’engouffrer dans une BMW flambant neuve.
        - Il ne se fait pas chier le salaud, commenta David. J’espère simplement que
        nous n’aurons pas à le poursuivre car avec notre Clio de Service il va nous
        semer sans problème.
           Ses doutes furent rapidement levés. Manifestement l’homme conduisait
        prudemment,  sans  doute,  pensa  le  policier,  afin  d’éviter  de  commettre  la
        moindre infraction susceptible de faire l’objet d’une interpellation. Il lui parut
        alors d’autant plus improbable que le déplacement fût une simple promenade.
        -  Nous  sommes  sur  la  bonne  piste  camarade,  lança-t-il  à  la  cantonade  en
        affichant un large sourire sur les lèvres.
        - Tu ne crois pas qu’on devrait appeler des renforts ? Nous n’avons pas devant
        nous  un  cambrioleur  du  dimanche ou  un  dealer  de shit  mais  un  terroriste
        déterminé dont on ne connaît pas les réactions lorsque nous l’interpellerons.
        Et puis il y a cette ricine.
        - La ricine justement est sans doute déjà dans une seringue forcément étanche
        donc nous ne risquons rien si nous n’appuyons pas sur le piston. Et quant aux
        renforts tu ne crois pas que nos collègues sont tout autant occupés que nous
        à  chasser  les malfaisants de  son  espèce ? Tu vas voir, tout  va  très  bien  se
        dérouler.
           Ils  venaient  à  peine  de  parcourir  trois  kilomètres  lorsque  la  BMW  se
        stationna  devant  une  petite  supérette  de  quartier  avec  ses  étalages
        caractéristiques de légumes et de fruits à l’extérieur. Ils se garèrent à leur tour
        tandis que l’homme pénétrait déjà dans le magasin.

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