Page 117 - ANGOISSE
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Paris, Ministère de l’intérieur -14 Juin – 18H49
La réaction fut immédiate et violente.
- Bordel, qu’est-ce que tu viens foutre ici après ce que tu as fait !!
- Te voir et te parler, fit le Ministère de la Santé sur un ton las.
- Lorsque je te vois cela me donne une envie folle de te faire sortir mais pas
par la porte, je te l’assure !
- Je suis désolé.
- Désolé, le mot est commode pour se faire pardonner mais ce que tu as
commis est totalement impardonnable à mes yeux. Te rends-tu compte que ce
matin même nous étions tous les deux parfaitement d’accord sur le fait que tu
ne devais pas parler lors de ton intervention du fait que le porc avait été choisi
par les terroristes pour épargner les musulmans et ce afin d’éviter d’allumer
une mèche qui ne demandait qu’à s’embraser à la moindre étincelle. Et la
première chose que tu fais quasiment en sortant d’ici, tu décides finalement,
en solo, de jouer à l’artificier de service !
- Je te répète, je suis vraiment désolé.
L’acte de contrition sincère n’atteignit pas le Ministre de l’Intérieur qui
continuait de fulminer.
- Et pour continuer à faire « bonne mesure », tu ne trouves rien de mieux que
de disparaître le reste de la journée sans que quiconque ne parvienne à te
joindre. Si tu avais pris le temps de regarder ton répondeur tu aurais constaté
que je t’ai laissé pas moins d’une dizaine de messages. Et Monsieur débarque
maintenant comme une fleur en n’ayant qu’à la bouche le mot « désolé » !
- Je ne vais pas me répéter une troisième fois en me confondant en excuses
que tu rejetterais aussitôt. Oui, tu as mille fois raison d’être en colère contre
moi. Oui, à ta place j’agirais sans doute de la même manière mais attend au
moins d’écouter ce que j’ai à te dire. Ce n’est pas important. C’est grave.
En entendant ces deux derniers mots, le Ministre de l’Intérieur redescendit
rapidement en pression. Il ne tenait pas à absoudre son collègue de son
comportement mais du moins consentit-il à entendre ses explications.
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