Page 123 - ANGOISSE
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qui se donne volontairement la mort, en clair qui se suicide, ne peut pas être
considéré comme un martyr.
La phrase pourtant prononcée avec calme s’abattit sur le groupe en
martelant leurs esprits. Akim sortit de sa torpeur en premier.
- Vous mentez !!!
- Le Coran saurait-il mentir ? Non, bien sûr que non alors ne blasphémez pas
ainsi. Notez toutefois que je comprends parfaitement votre colère et votre
désappointement puisqu’on vous a vendu, avec les recruteurs salafistes qui
sont venus dans vos quartiers, l’idée de devenir d’authentiques martyrs. Mais
ceux-ci vous ont menti. Ignoblement menti en tentant de farcir vos jeunes
cervelles avec des idées radicales qui n’ont qu’un très lointain rapport avec le
véritable Coran.
Les hommes du commando étaient totalement vêtus de noir. Cagoule
comprise dont ne perçaient que de petites ouvertures pour la bouche, le nez
et les yeux. Ils avaient dû attendre plus qu’ils ne l’avaient escompté que la rue
soit entièrement calme après un début de soirée particulièrement agité au
cours duquel ils avaient assisté discrètement à plusieurs altercations. L’une
d’entre elles s’étant terminée par un violent échange de coups de poings et
quelques gouttes de sang versé.
Il était près de trois heures lorsqu’ils purent enfin intervenir. Celui qui
semblait être le chef de groupe sortit une image au format A4 représentant
une photo aérienne du bâtiment visé. Un bloc unique pratiquement carré
L’opération, pensa-t-il allait être simple, voire simplissime. Il suffisait de
déverser un jerrican d’essence dans chaque angle pour que l’affaire soit
entendue. Il était plus habitué à manipuler toutes sortes d’explosifs mais la
consigne avait été impérative. N’utiliser aucun moyen permettant de
remonter à la source. Et un ordre était fait pour être exécuté. Les quatre
hommes qui faisaient partie de son équipe prirent, en silence, chacun l’un des
jerricans. Tous savaient ce qu’ils avaient à faire et cela ne prendrait que
quelques petites minutes avant que le bâtiment ne commence à s’embraser.
Akim n’avait pas compris tout de suite en voyant ces individus cagoulés
sortir d’un lourd véhicule, dont il aurait simplement pu dire qu’il était de
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