Page 132 - ANGOISSE
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au cours desquels l’intervention de la Police ou de la Gendarmerie a permis de
préserver de très nombreuses vies humaines et de non moins nombreuses
mosquées. D’autre part, poursuivit-il avant d’être interrompu par son
interlocuteur sursautant nerveusement sur son siège, je tiens tout de même à
vous rappeler, sans dédouaner mon collègue de la Santé, que l’origine de cette
crise n’est ni le fruit du gouvernement, ni de vous-même mais de terroristes
odieux se réclamant d’un islam radical.
- Ce n’est pas l’islam que nous prônons.
- J’en ai l’absolue certitude, croyez le bien sinon vous ne seriez pas devant moi
à cette minute. Je me dois toutefois de noter que ces terroristes sont issus de
votre propre communauté.
- Vous insinuez par conséquent, à l’image de votre collègue, que nous portons
une part de responsabilité dans cette crise majeure ? Si c’est le cas, je préfère
rompre le dialogue tout de suite avec vous afin de retourner au chevet des
victimes !
Le représentant du CFCM commença à se lever. D’un geste le Ministre
l’invita à se rasseoir.
- Dans le passé, nous avons toujours eu ensemble des échanges constructifs
n’est-ce pas ? Vous devriez donc savoir que je n’insinue rien de tel et que si
vous avez pu le supposer dans mes propos vous m’en voyez désolé. Je pense
simplement que nous sommes tous à cran depuis deux jours, ceci générant
nécessairement une certaine nervosité.
- J’accepte vos excuses. Vous comprendrez d’autant plus facilement ma propre
nervosité dans la mesure où je reçois de nombreuses pressions de la part de
ma communauté. Des pressions pour que nous ne soyons plus les moutons
qu’on égorge et d’autres beaucoup plus directes visant à répondre à toutes ces
agressions par la vengeance.
- Si je résume bien ce que vous venez de me dire, certains, j’ose espérer les
plus nombreux, viennent par votre bouche se placer entre les mains
protectrices de la République avec la volonté de respecter la loi tandis que
d’autres souhaitent faire couler le sang.
- On peut le résumer ainsi. Avec toutefois une nuance d’importance. Les
seconds ne sont pas pour autant des terroristes en puissance. Ils souhaitent
seulement pour la plupart riposter aux attaques dont ils sont victimes.
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