Page 133 - ANGOISSE

- La vengeance n’est jamais bonne conseillère.
- Je suis totalement d’accord avec vous mais pour autant vous m’avez avoué
que vos forces n’étaient pas suffisantes pour tous nous protéger. Je peux
comprendre que vu l’ampleur de la situation elles soient débordées bien que
cela ne solutionne pas mon problème vis-à-vis de ma communauté. Comment
en effet leur expliquer qu’ils peuvent et doivent avoir confiance dans la
République si cette dernière est dans l’incapacité d’assumer cette mission
régalienne ?
Le Ministre fixa longuement son interlocuteur dans les yeux. Il était temps
d’abattre quelques-unes de ses cartes.
- Il y a un instant vous avez supposé à tort que j’insinuais que les musulmans
avaient une certaine responsabilité dans la mesure où les terroristes étaient
issus de votre communauté.
- Je pensais que le sujet était pourtant clos.
- Il l’est, rassurez-vous. Enfin, pas totalement. A savoir que ni moi-même, ni les
membres de notre gouvernement n’ont pu imaginer ne serait qu’une seule
seconde que vous puissiez avoir la moindre responsabilité dans les actes
odieux causés par les terroristes.
- Néanmoins, l’interrompit-il, dois-je vous rappeler que collègue de la Santé
n’a pas hésité à nous stigmatiser et que les pertes en vies humaines de cette
nuit en sont la conséquence directe.
- J’y reviendrai un peu plus tard si vous le voulez bien. Ce que je voulais dire
c’est que ces terroristes indéniablement proviennent bien de la communauté
musulmane.
- Je dois vous le concéder tant la chose est évidente. A la différence, et je tiens
fermement à le souligner, que ces gens là prétendent agir au nom du très haut
alors qu’ils travestissent et salissent son message de Paix.
- Nous sommes par conséquent d’accord. La seule et unique manière de faire
cesser cette crise n’est pas de mettre un policier devant chaque mosquée ou
au pied de chaque immeuble pour protéger la population, vous avez bien
compris que ce serait totalement utopique et inefficace. La solution, puisqu’il
en existe une, serait de mettre définitivement fin à la menace de ces terroristes
en les mettant hors d’état de nuire. Si cette démarche provient de votre
communauté elle-même, force serait alors pour la population de constater que

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