Page 20 - ANGOISSE
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toutes les trente minutes et il s’affolait d’imaginer qu’à ce rythme ce serait
        bientôt un mort toutes les minutes. De surcroît principalement d’enfants ou
        de personnes âgées, nécessairement plus fragiles sur un plan physiologique.
        Avec nécessairement un impact beaucoup plus important vis-à-vis du public et
        il était heureux de ne pas avoir à gérer cet aspect là de la crise. Il continuait
        vainement à l’appeler ainsi même si dans son for intérieur celle-ci présentait
        plus  aisément  les  caractéristiques  d’une  épidémie.  Visiblement  à  grande
        échelle tant celle-ci s’était étendue sur pratiquement l’ensemble du territoire
        européen. Le vieux monde en quelque sorte, tel que certains le baptisaient
        encore, risquant de sombrer corps et âmes dans le chaos. Des technologies de
        pointe étaient élaborées chaque jour dans des laboratoires plus sophistiqués
        les uns que les autres dans une croyance que l’Homme pouvait maîtriser la
        nature  mais  nul  n’était  capable  d’identifier  l’origine  de  ce  qu’on  pouvait
        désormais évoquer comme une véritable pandémie.
           Identifier  cette  source  devenait  dans  l’esprit  du  Directeur  une  totale
        obsession car comment mettre en place des traitements curatifs efficaces sans
        connaître l’ennemi contre lequel on doit combattre ? Ce devait être la priorité
        absolue.  Une  nouvelle  fois,  il  appuya  d’un  geste  nerveux  sur  la  touche  de
        l’interphone  pour  joindre  directement  son  adjoint.  Celui-ci  décrocha
        immédiatement.
        - Vous voulez me voir ?
        - Oui Philippe je vous attends dans mon bureau et je vous en prie, apportez-
        moi enfin de bonnes nouvelles.

        -  Nous  venons  tout  juste  de  recevoir  les  résultats  des  premières  analyses
        toxicologiques.  Et  je  suis  désolé,  aucune  d’entre  elles  n’a  permis  jusqu’à
        présent de déterminer la cause de l’épidémie qui nous frappe.
        - Pensez-vous qu’il y ait encore un espoir avec d’autres analyses à venir ?
        -  Objectivement  je  ne  le  crois  pas.  Les  laboratoires  qui  ont  procédé  aux
        analyses sont connus pour leur sérieux et la qualité de leurs missions. C’est la
        raison pour laquelle je pense, sans toutefois ne fermer aucune porte, qu’il ne
        faut rien en attendre de plus. Par contre, j’ai appris que plusieurs Procureurs
        de la République avaient pris l’excellente initiative de faire procéder à des
        autopsies qui pourraient peut-être nous en apprendre plus.

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