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Paris, les locaux d’une grande radio nationale – 13 Juin – 7h04
- Monsieur le Ministre de la Santé bonjour. Merci d’avoir répondu aussi
rapidement à notre invitation.
- C’est moi qui vous remercie Jean-Pierre COUDRIN de me donner l’occasion
de rassurer tous les français. Lors de votre dernier flash d’informations,
comme la plupart de vos confrères il a bien entendu été évoqué la crise
sanitaire actuelle que je vais me permettre de vous résumer en quelques mots
si vous le voulez bien.
- Nous vous écoutons.
- Depuis hier soir, sur une partie de notre territoire national, quelques
centaines de personnes prises de nausées et de vomissements effectivement
particulièrement sévères se sont rendues aux urgences des hôpitaux afin
d’être soignées comme il se doit. Cette situation a généré un afflux significatif
doublé d’un affolement que je qualifierai d’intempestif, provoquant ainsi un
encombrement du service des urgences. Il s’est créé une panique sans
véritable objet dans la mesure où je peux l’affirmer à cette seconde, cette crise
sanitaire n’est que la conséquence d’une intoxication alimentaire. D’une
intensité anormale je veux bien le concéder mais sans risque majeur à l’égard
de la population.
- Permettez-moi de vous interrompre mais il y aurait déjà eu de nombreux
décès.
- Dans ce type de situation, il y a toujours malheureusement à déplorer
quelques décès, notamment des personnes les plus fragiles…
- Quelques décès. Combien ?
- Je viens de vous répondre, poursuivit le ministre sans sourciller en étant
parfaitement rodé à l’exercice de l’interview. Uniquement quelques décès.
- Je répète ma question. Combien ? Quel est le bilan actuel ?
- Nous n’en connaissons pas encore le décompte précis dans la mesure où la
priorité a été donnée aux soins à dispenser à nos concitoyens. Et je voudrais
en profiter pour saluer ici même le travail, l’engagement, l’implication de tous
les personnels soignants ou non engagés dans cette lutte contre la maladie.
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