Page 21 - ANGOISSE
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- Bien que vous ayez placé le conditionnel dans vos propos, en quoi une
autopsie constituerait une potentielle bonne nouvelle ?
- Tout simplement parce que celle-ci permet d’analyser un ensemble de
prélèvements plus complets. En effet dans le protocole toxicologique lors
d’une autopsie les prélèvements sont obligatoirement au nombre de six : le
sang cardiaque et périphérique, l’urine qui permet de mettre en avant la
dernière administration du produit toxique en mesurant les métabolites,
l’humeur vitrée, les cheveux qui possèdent la propriété de marqueur des
expositions, répétées ou chroniques, à des substances de type drogues ou
médicaments, le contenu gastrique dont l’intérêt est de déterminer la voix
d’introduction du toxique dans l’organisme et enfin les poumons en cas décès
rapide par inhalation d’une substance volatile.
- Avec tous ces prélèvements, ce serait bien le diable si on ne retrouve pas la
source de cette foutue épidémie.
- Ce n’est pourtant pas si simple car si une substance est particulièrement
suspectée, il existe une méthode très spécialisée qui peut être utilisée pour la
détecter. Par contre, si l’on suspecte un empoisonnement avec un produit
inconnu toutes sortes de tests peu spécifiques peuvent être utilisés comme
par exemple l’immunodétection ou la chromatographie avec des résultats
aléatoires et par conséquent beaucoup moins performants. En effet, il faut
savoir que si et uniquement si les tests sont positifs on peut procéder ensuite
à des tests plus spécifiques tels que la chromatographie en phase gazeuse ou
la spectrométrie de masse afin de déterminer la formule chimique du produit.
Et par voie de conséquence connaître son identité et avec un bon coup de
pouce du hasard, s’il existe, le traitement curatif adapté.
- Je comprends mieux maintenant pourquoi vous aviez placé le conditionnel
en préambule de vos propos. Je vais en faire un topo pour le ministre mais
compte tenu du nombre de conditions à réunir pour parvenir au résultat
espéré, j’ai le sentiment qu’il va nous falloir compter, en dehors de la science,
sur beaucoup de chance.
- Je crois en effet que nous en aurons énormément besoin.
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