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Paris, Palais de l’Elysée -13 Juin – 13H32



           Le conseil ministériel restreint comprenait le Premier ministre, celui de la
        santé, de l’intérieur, des affaires étrangères, de l’économie et des finances et
        enfin  celui  de  la  justice.  En  présence  bien  entendu  du  Président  de  la
        République  que  tous  avaient  découvert  dans  un  état  de  colère  larvée  qui
        rejaillissait sur ses traits. Tous guettaient maintenant au coin de ses lèvres les
        premiers mots qu’il allait prononcer en espérant ne pas être la cible de son
        courroux tant il paraissait évident que l’orage allait gronder sous peu.
           Et  il  éclata  effectivement.  Sans  préambule,  le  Premier  des  Français
        s’adressa vivement à son Ministre de la Santé, lequel instinctivement baissa
        légèrement la tête.
        - Avez-vous vu l’ouverture du journal télévisé de 13h00 sur la Une !
           La question ou plus exactement l’affirmation n’était que de pure forme
        dans la mesure où les images qui avaient été diffusées tournaient maintenant
        en boucle sur internet ainsi que tous les réseaux sociaux. Nul ne pouvait les
        ignorer.
        - J’ai pu effectivement en prendre connaissance Monsieur le Président.
        - Et il n’y a pas quelque chose qui vous gêne par hasard !
        - Si vous évoquez le fait que cette crise sanitaire épouvantable entraîne plus
        de décès que nous ne pouvions l’escompter, je reconnais humblement m’être
        trompé  mais  c’est  le  cas  également  de  tous  nos  homologues  européens,
        ajouta-t-il en cherchant déjà à se dédouaner de sa responsabilité.
        - J’entends bien et nous sommes tous ici présents pour gérer cette crise au
        mieux mais il n’y a pas, insista-t-il, quelque chose qui vous choque ?
        - L’importance, l’amplitude de cette crise sanitaire, comme tout un chacun.
        - Voyez-vous, personnellement ce qui me choque en priorité c’est que l’un de
        mes ministres prenne l’initiative, sur les ondes d’une grande radio nationale,
        ce matin même, de « rassurer les français » selon votre propre expression en
        minimisant  les  conséquences  de  cette  crise.  En  n’évoquant  que  quelques
        décès de personnes fragiles alors que seulement quelques heures plus tard la
        Une diffuse un reportage tourné à Lyon dans lequel on peut voir distinctement,

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