Page 36 - ANGOISSE
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- Qu’entendez-vous par regain d’activité ? La préparation d’un ou plusieurs
attentats ? S’inquiéta-t-il en se laissant retomber lourdement dans son
fauteuil.
- Apparemment rien de tout cela si j’en crois la note de synthèse. Pas d’attentat
en vue, du moins pour autant que nous puissions le savoir mais un regain
d’activité dans le sens où on observe un volume extrêmement élevé de
communications téléphoniques depuis maintenant une semaine entre ces
différents individus et surtout ils bougent. Je veux dire par là que de nombreux
déplacements ont été notés parmi ces radicaux. Y compris, je cite, « dans des
supermarchés généralement assez éloignés de leur lieu de résidence ».
- La reconnaissance de futurs lieux d’attentats ? Comme celui du 23 mars 2018.
- Vous faites allusion à cette attaque dans ce supermarché de Trèbes dans
l’Aude au cours duquel un homme a tué quatre personnes lors d’attaques et
d’une prise d’otage, je présume.
- C’est cela. A l’époque je me souviens être resté durant des heures devant
mon poste de télévision zappant inlassablement d’une chaîne d’informations
à l’autre. Je conserve surtout en mémoire le courage, l’héroïsme de ce
Lieutenant-Colonel de Gendarmerie, Arnaud BELTRAME, qui a sacrifié sa vie
pour sauver celle de plusieurs otages.
- Quelle décision souhaitez-vous prendre ? Reprit le Directeur de Cabinet, se
voulant pragmatique.
- Il est bien évident qu’un radical islamiste ne se déplace pas dans un
supermarché pour aller faire une petite promenade et encore moins pour y
faire des courses. Il y a forcément quelque chose en préparation et ce n’est
manifestement pas l’œuvre d’une personne isolée car pour qu’autant que ces
fous de Dieu et si j’ai bien compris sur une grande partie de notre territoire,
agissent de cette manière ce ne peut pas être le seul fruit du hasard. Celui-ci
n’existe jamais.
- Souhaitez-vous que je vous prépare un dossier plus complet ?
- Oui Laurent, ne serait-ce que pour pouvoir le transmettre à la Présidence. Par
contre côté « Actions » j’ai bien peur que nous soyons plutôt démunis. Quand
on sait que pour suivre efficacement les activités d’un suspect il faut une
équipe de pas moins d’une vingtaine de policiers, il est par conséquent
impossible de pouvoir surveiller cette masse de radicaux. Je me demande
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