Page 33 - ANGOISSE
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tentant de me convaincre qu’il s’agissait d’un rêve idiot. Que nous étions au
        XXI° siècle et que les maladies les plus graves avaient toutes été éradiquées.
        Alors j’ai allumé mon poste de télévision pour découvrir ahuri les premiers
        flashs spéciaux traitant des afflux massifs de malades aux urgences ainsi que
        des  premiers  décès  de  personnes  « fragiles »  selon  l’expression  de  votre
        collègue de la santé.
        - Et vous avez établi tout naturellement une corrélation entre votre cauchemar
        et les informations télévisuelles ?
        - C’est exact ou plutôt c’est du moins de cette manière que je l’interprète.
        - Je ne suis pas psychiatre, je serai par conséquent incapable de vous aider à
        interpréter  ce  que vous  avez  vécu.  Par  contre,  ce  dont  je  suis absolument
        certain c’est que vous avez eu raison de m’en parler. Aussi tiens-je à vous
        remercier de votre marque de confiance en m’ayant évoqué ce qui vous était
        arrivé. Comme pour le reste, cela ne sortira jamais du cadre de ce bureau.
           La  métamorphose  du  Directeur  de  Cabinet  se  produisit  presque
        instantanément.  En  moins  d’une  seconde,  il  était  redevenu  le  serviteur  de
        l’état qu’il avait toujours été et remisé dans sa mémoire ce qui venait d’être
        échangé. Avant de revenir à l’ordre du jour.
        - Il y a les dossiers habituels Monsieur le Ministre mais je souhaitais aujourd’hui
        avec  vous  mettre  l’accent  sur  deux  situations  qui  vont  requérir  un  certain
        nombre de décisions urgentes de votre part.
        - Je vous écoute.
           Laurent  WOGUEL  n’ouvrit  aucun  dossier,  ne  consulta  comme  à
        l’accoutumée aucune note tant il avait une connaissance précise de chaque
        dossier.
        -  Concernant  tout  d’abord  la  crise  sanitaire  en  cours,  nous  avons  reçu  de
        multiples rapports faisant état du fait que plusieurs policiers ou gendarmes qui
        avaient comme mission de maintenir l’ordre devant les services d’urgences ont
        reçu des coups, parfois violents, de patients excédés de ne pas pouvoir être
        pris en charge immédiatement. La même chose s’est également déroulée, bien
        qu’à un moindre degré devant certaines pharmacies ou cabinets médicaux qui
        ont été pillés.
        - On a un premier bilan humain de ces débordements ?


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