Page 29 - ANGOISSE

Pigastel, CHU -13 Juin – 10H37

- Docteur ?
- Qu’est-ce qu’il y a encore Annie.
- Permettez-moi de vous dire que vous avez une tête épouvantable.
- Merci pour le compliment !
- Vous savez parfaitement ce que je cherche à vous dire. Depuis des heures
vous courez entre tous les services et de surcroît, comme si ça n’était déjà pas
suffisant, entre l’Hôpital et les quatre gymnases. A ce rythme là c’est bientôt
vous que l’on va devoir hospitaliser. Il faudrait que vous vous reposiez ne
serait-ce qu’une heure ou deux.
- Pas le temps.
- Et si je vous dis que j’ai eu tout à l’heure votre femme au téléphone et qu’elle
est très inquiète pour vous.
- Elle s’est toujours affolée pour un rien. Je l’adore mais elle a toujours
tendance à m’imaginer toutes sortes d’affections.
- A mon avis, elle cherche plutôt à se préoccuper de vous et de votre santé.
- Sujet clos pour l’instant. Je vous ai dit que je n’avais pas le temps.
- Vous avez autre chose à me dire ? Je veux dire de vraiment sérieux.
- Malheureusement je n’ai aucune compétence médicale sinon je n’aurais pas
hésité à apporter mon assistance. Par contre j’en ai profité pour compiler tous
les questionnaires que vous aviez demandé aux médecins de compléter.
- Et ça donne quoi ?
- S’il s’agit vraiment d’une intoxication alimentaire, celle-ci est inexplicable. Vu
le nombre spectaculaire de patients, on devrait logiquement retrouver de
nombreux points de convergence quant à la consommation d’un même
aliment, dans un même lieu ou provenant de la même unité de production. Je
me trompe ?
- Non, poursuivez.
- Eh bien, on retrouve à peu près tous les cas de figure possibles et imaginables.
Il y a ceux qui sont allés au restaurant hier soir et généralement pas le même,
ceux qui ont acheté des plats au traiteur, ceux qui ont dîné avec la production

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