Page 34 - ANGOISSE
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- Une centaine de membres de forces de l’ordre blessés, quatre-vingt-dix pour
cent de manière plus ou moins légère sans arrêt de travail ou avec un arrêt de
vingt-quatre à quarante-huit heures et par conséquent une dizaine
hospitalisés dans un état plus sérieux dont l’un qui est dans le coma.
- Et côté manifest…Désolé, tellement l’habitude. Côté patients ?
- Difficile, voire quasiment impossible d’établir un premier bilan sérieux dans
la mesure où s’il est évident que certains d’entre eux ont été nécessairement
blessés, les hôpitaux et cliniques sont actuellement dans l’incapacité de
distinguer les patients pris en charge en liaison avec la crise sanitaire et les
autres, surtout que ce sont bien souvent les mêmes.
- Vous croyez que je dois me rendre au chevet du policier qui est dans le coma ?
- En temps normal je pense effectivement qu’il aurait été de bon aloi de vous
y rendre. Bien entendu en communiquant sur le sujet, crut-il bon d’ajouter. Le
problème est que si on a pu espérer un instant que le véritable assaut des
centres de santé allait décroître, c’est malheureusement très loin d’être le cas
à l’heure où nous parlons. Bien au contraire la situation ne fait que s’aggraver
et requiert votre présence.
- Si j’ai bien compris ce sont les polices urbaines qui se sont trouvées en
première ligne pour endiguer la vague. Sauf que bien évidemment celles-ci ne
disposent ni de la formation, ni du matériel nécessaire pour contenir et
canaliser une telle submersion. Vous allez par conséquent me suggérer, si je
ne m’abuse, de mobiliser les gardes mobiles et les compagnies républicaines
de sécurité afin d’assurer le maintien de l’ordre.
- Disons que ce serait plus prudent et qu’il vaut mieux anticiper d’éventuels
autres débordements à venir.
- Sauf que si ma mémoire est bonne, il y a à peine une quinzaine de jours vous
m’avez fait signer une instruction concernant le mode de récupération des
heures supplémentaires de nos forces de l’ordre en sachant qu’ils avaient en
moyenne plus de six mois à rattraper. Ils se sont retrouvés sur tous les fronts
depuis près d’un an et j’ai peur que certains n’arrivent au bord de
l’épuisement.
- C’est vous qui prenez la décision Monsieur le Ministre. Je ne fais que vous
informer et parfois vous suggérer certains choix mais c’est vous-même qui êtes
parvenu à la même conclusion que moi.
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