Page 64 - ANGOISSE
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- Je vais me répéter mais nous sommes désolés Monsieur le Directeur de
passer pour des oiseaux de mauvais augure.
- N’en éprouvez aucune sorte de culpabilité car vous avez accompli ce qui vous
était demandé et je ne peux que vous remercier pour votre travail. Toutefois,
avant de devoir nous quitter, j’ai encore une dernière question à vous poser.
- Bien entendu, entonnèrent-ils de concert.
- Il existe forcément un traitement, un antipoison, quelque chose pour traiter
cette foutue toxine ?
Les deux biologistes se regardèrent ne sachant lequel d’entre eux devait
répondre à cette question dans laquelle le Directeur avait placé tant d’espoir.
Ce fut finalement la biologiste qui se lança en ayant le cœur étreint par ce
qu’elle ne pouvait pas dissimuler.
- Il n’existe malheureusement à ce jour aucun traitement et la prise en charge
médicale consiste seulement à traiter les symptômes de l’intoxication sans
pouvoir procéder à du curatif. La seule chose vaguement positive est le fait que
lors d’une ingestion, si le patient n’a pas succombé dans une fourchette de
trois à cinq jours, on peut estimer qu’il soit alors hors de danger. Côté antidote,
un léger espoir peut-être même s’il est encore largement prématuré. Il faut
savoir qu’en 2010 des équipes françaises ont découvert les premières
molécules protégeant contre la ricine. Sauf que les tests se poursuivent encore
actuellement sur des souris. Vous êtes bien placé pour savoir que la procédure
d’homologation d’un nouveau médicament avant sa mise sur le marché est
très longue, en moyenne quinze ans et à ma connaissance, du moins pour ce
que j’ai pu lire dans les revues médicales, l’antidote est encore loin d’être
finalisé.
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