Page 68 - ANGOISSE
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- Je confirme.
        - Par conséquent il leur a fallu contaminer des substances alimentaires et l’une
        des questions que l’on doit se poser maintenant est de savoir lesquelles.
        - Evidemment car avant de savoir que la ricine était en cause nous n’avions pas
        de raison objective de nous poser cette question.
        -  Des  substances  alimentaires  de  consommation  courante  s’ils  veulent
        atteindre un maximum de cibles, poursuivit le Ministre sur sa lancée.
        - Vraisemblablement.
        -  Imaginons,  je  dis  bien  imaginons,  que  je  sois  un  terroriste  islamiste.
        Prendrais-je le risque de contaminer à l’aveugle n’importe quel aliment sans
        cibler mes futures victimes ? Si je pose maintenant la même question mais en
        l’affinant  un  peu,  serais-je  assez  fou  ou  cruel  et  sans  doute  les  deux  pour
        contaminer des aliments que de bons musulmans seraient susceptibles eux
        aussi de consommer ?
        - Vous l’avez dit vous-même, nous avons face à nous des fous doués d’une
        cruauté hors du commun.
        -  Sans  aucun  doute  possible,  vous  avez  totalement  raison  mais,  et  je  me
        permets d’insister tant ce point est essentiel, pas assez cruel malgré tout au
        point de tuer également en masse mes frères et sœurs qui partagent avec moi
        le  livre  sacré  alors  que  je  ne  vise  que  les  mécréants.  C’est-à-dire  sans
        distinction, tous les autres qui n’adhérent pas à ma religion.
        - OK, je commence à comprendre votre raisonnement et je pense avoir trouvé
        la réponse à la question que nous nous posons. Si je veux tuer un maximum de
        mécréants en préservant tous les « bons » musulmans, je diffuse la ricine dans
        le…
        - Le porc ! le coupa-t-il sans feindre son enthousiasme.
        - Exactement. Le porc est parfait dans ce cas. Aucun musulman  ne doit en
        consommer quelle que soit sa forme et il s’agit d’un produit d’un usage courant
        tant on peut le retrouver classiquement en rôtis, en pâtés, en jambons qu’aussi
        bien  dans  des  produits  alimentaires  beaucoup  plus  inattendus  comme  de
        nombreuses préparations culinaires industrielles sous l’appellation E441 ainsi
        que dans des bonbons, des yaourts allégés ou des gâteaux à la crème sous
        forme de gélatine de porc qui permet d’en assurer l’élasticité et l’onctuosité.
        - Dites donc, vous semblez en connaître un rayon sur le sujet ?

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