Page 92 - ANGOISSE
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alimentaires contenant du porc à quelque pourcentage que ce soit. Le service
concerné au sein de son ministère pour dresser cette première liste l’avait
réalisé en un temps record bien qu’il sache qu’il serait sans doute nécessaire
de la compléter au fil des heures à venir.
- Vous êtes là pour moi je présume ?
- Oui Monsieur le Ministre.
- Et que comptez-vous faire de moi ?
- Vous conduire jusqu’au Ministère de la Défense. On vous y attend.
- Et si je refuse ?
- Vous savez parfaitement que je n’aurais alors d’autre choix que d’agir en
faisant usage de la force. Et je préférerai éviter de l’employer. Pour vous
comme pour nous.
- J’ai compris. Pas la peine de me faire un dessin.
- Je vous en remercie. Si vous voulez bien nous suivre. Nous sommes stationnés
à une cinquantaine de mètres.
Le Ministre obtempéra sans un mot. Ne se demandant pas quel sort lui était
réservé. Depuis vingt-quatre heures il s’était enfin comporté comme un être
humain responsable et ce sentiment provoquait en lui une certaine fierté.
Comme annoncé le véhicule militaire, un Ford Everest, attendait sagement
dans une rue adjacente à celle de la radio. Son interlocuteur dont il ne
parvenait pas à deviner le grade, n’ayant jamais rien compris ni surtout voulu
comprendre comment s’articulaient toutes ces barrettes sur le revers du
treillis, l’invita à monter sur le siège passager. Ce qu’il fit sans rechigner tandis
que celui-ci prenait le volant et que ses deux subordonnés s’asseyaient à
l’arrière du véhicule.
- Nous n’en avons que pour quelques minutes.
- Oui je sais. Si vous m’emmenez bien au Ministère de la Défense tel
qu’annoncé.
- Permettez-moi de vous indiquer Monsieur le Ministre qu’il s’agit bien là de
notre mission et que vous n’avez aucune crainte à avoir.
- De votre part peut-être mais votre chef a sans doute d’autres intentions à
mon égard.
- Je n’en sais pas plus. Nous sommes seulement chargés de vous conduire
jusqu’au Ministère. Ensuite, ce qui s’y déroulera n’est pas de notre ressort.
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