Page 94 - ANGOISSE
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l’atmosphère lui paraissait glaciale malgré la chaleur caniculaire qui filtrait à
        travers les hautes fenêtres.
        - Asseyez-vous.
           Il reçut l’invitation comme un ordre et hésita un instant avant de prendre
        place. Il lui sembla puéril de jouer le rôle de la vierge outragée en rappelant la
        manière dont il avait été conduit jusqu’ici alors que seule sa fierté avait été
        froissée. D’autres enjeux nettement plus vitaux étant la priorité du moment.
        - Puis-je savoir pour quelle raison vous m’avez « convié » ?
        -  C’est  bien.  Vous  ne  perdez  pas  de  temps  en  préambules  inutiles.  J’aime
        beaucoup les hommes qui sont directs et vont droit au but.
        - Merci mais cela ne répond toujours pas à ma question.
        - Disons que vous m’avez beaucoup irrité en prenant l’initiative de parler à la
        radio tout à l’heure sans en avoir reçu l’autorisation expresse.
        -  Dois-je  vous  rappeler  mon  cher  confrère  que  si  vous  parlez  comme  le
        Président qui admonesterait l’un de ses ministres, vous ne l’êtes pas et que par
        conséquent je n’ai aucun compte à vous rendre.
        - Tout doux mon ami, vous risquez de vous énerver de manière bien inutile.
        - Dans ces conditions, n’ayant rien à vous dire, je n’ai plus rien à faire ici.
        - Je vous le déconseille vivement. Le soldat qui vous a accompagné jusqu’à mon
        bureau est en ce moment en faction de l’autre côté de cette porte avec un
        certain  nombre  de  consignes  de  ma  part  que  vous  jugeriez  extrêmement
        désagréables si elles devaient s’appliquer.
        - C’est une menace ?
        - Juste un conseil.
        - Vous êtes devenu totalement fou et j’avoue ne pas comprendre le jeu que
        vous jouez !
        - Cela n’a rien d’un jeu, je peux vous en assurer. J’aimerais que nous soyons
        amis.
        - Jamais.
        - Alors disons partenaires dans la mesure où nous avons de nombreux intérêts
        en commun. A commencer par le fait que vous comme moi souhaitons que
        notre  pays  soit  débarrassé  au  plus  vite  de  nos  ennemis.  Et  si  j’emploie  ce
        terme, c’est à dessein car nous ne devons pas simplement faire face à des
        terroristes  car  ceux  qui  opèrent  depuis  deux  jours  veulent  totalement

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