Page 122 - L'Empreinte du temps
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- Où rangez-vous vos ordonnances ?
- Nulle part Madame la policière, répondit-il avec un air de franc défi
à son égard.
- Vous devez bien pourtant avoir des ordonnances, un dossier
médical ou quelque chose qui y ressemble.
- Eh bien non voyez-vous. Je ne suis jamais malade. Vous pouvez
fouiller toute la maison sans trouver le moindre médicament.
Clarice aurait bien voulu commencer par l’étage mais la loi
imposait la présence permanente du mis en cause lors de la fouille et
les policiers ne pouvaient donc pas se disperser. Elle en profita pour
poser de nouvelles questions.
- Disposez-vous d’un ou plusieurs ordinateurs ?
- Encore une fois désolé Madame, indiqua-t-il sur un ton railleur. Que
voulez-vous, je ne fais pas partie de cette population croyant détenir
la connaissance en surfant sur le net ou s’abrutissant avec des jeux
tous plus idiots les uns que les autres.
- Vous disposez au moins d’un téléphone portable ?
- Ah ça oui j’ai. Mais vous risquez d’être incroyablement déçue en le
découvrant. Il permet juste d’appeler et d’être appelé. Rien d’autre.
Clarice enrageait intérieurement. Ses seules empreintes digitales
découvertes sur le lieu du crime ne seraient pas suffisantes, elle le
savait parfaitement, pour démontrer sa culpabilité. Comment ?
hurlerait un avocat à la face des jurés lors de sa plaidoirie finale. Oui
comment pourriez-vous prétendre condamner mon client alors que le
ministère public n’a démontré à aucun moment qu’il puisse avoir tenu
entre ses mains l’arme du crime. Une arme du crime d’ailleurs qui n’a
jamais été retrouvée. Oui comment pourriez-vous condamner cet
homme qui n’avait en outre aucun mobile sérieux de commettre cet
acte épouvantable, que dis-je, odieux à l’égard de cette pauvre
femme. Je sais qu’en votre âme et conscience vous ne pourrez pas
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