Page 124 - L'Empreinte du temps
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De retour à son bureau Clarice se laissa chuter lourdement dans
son fauteuil. Elle devrait encore rédiger avec l’aide de Philippe les
actes de procédure dans la mesure où elle imaginait parfaitement
que la Juge d’Instruction allait sans doute lui demander de lui
présenter le lendemain le mis en cause. Pour l’entendre en qualité de
simple témoin ? c’est-à-dire sans passer par la case incarcération. Ou
bien procéder à son inculpation ? bien que possédant un nombre plus
que limité d’éléments à charge. La policière s’empara de son
téléphone et composa la ligne directe de la Juge. Ce fut cette dernière
qui décrocha presque instantanément. A cette heure tardive, pensa
Clarice, sa greffière devait déjà avoir quitté le tribunal depuis bien
longtemps.
- Résultat des courses ? Fut sa première question immédiate.
- L’autopsie n’a rien permis d’apprendre de vraiment significatif.
D’après le légiste les lacérations et l’amputation de la main auraient
été causées par un cutter, c’est-à-dire un outil tellement commun
qu’il n’est même pas imaginable de creuser cet indice. Il n’y a guère
que l’énucléation qui peut éventuellement constituer une piste dans
la mesure où cette intervention a sans doute été réalisée à l’aide d’un
scalpel spécial utilisé uniquement en ophtalmologie.
- Un scalpel, que j’imagine au ton de votre voix, n’ayant pas été
retrouvé ?
- Effectivement, aucune trace. Pas plus d’ailleurs que celle d’un
cutter.
- Et la perquisition ?
- Rien de rien non plus. Pas d’ordinateur qui nous aurait peut-être
permis de tracer une éventuelle commande de ce scalpel sur
internet. Même l’utilisation du luminol s’est révélée négative. Un
grand nettoyage ayant été réalisé par notre ami.
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