Page 175 - L'Empreinte du temps
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vraiment un temps pour aller à la cueillette aux champignons mais
bon chacun fait ce qu’il veut. Je l’ai remorqué jusqu’au garage et je
lui ai prêté une autre 207 que je garde comme véhicule de courtoisie
en attendant de voir s’il y avait des dégâts sur le bas de caisse de sa
voiture surbaissée. J’ai eu ensuite pas mal de boulot et au bout de
trois jours il me semble, après avoir établi un devis de remise en état,
j’ai cherché à le joindre au téléphone qu’il m’avait donné. Je suis
tombé sur le répondeur. J’ai donc laissé un message bien sûr.
Le policier commençait maintenant à s’impatienter, le type en face
de lui n’était pas franchement quelqu’un de sympathique et de plus
son récit s’éternisait inutilement.
- Et puis ? Lâcha-t-il laconiquement en espérant que son interlocuteur
le soit tout autant.
- Il ne m’a jamais rappelé. J’ai tenté à plusieurs reprises de le joindre
et je me suis même rendu une fois à son domicile mais y’avait
personne non plus.
- Bon si j’ai bien compris, vous reprochez à ce type de vous devoir de
l’argent ?
- Oui ça c’est sûr mais j’aimerais également rapidement récupérer ma
voiture de prêt. Et puis y’a autre chose qu’il faut que je vous dise,
indiqua-t-il sur un air vaguement énigmatique.
- Je vous écoute.
- Dans le coffre de sa voiture, ça puait grave.
- Pour cela je suis désolé, nous ne pouvons pas obliger nos
concitoyens à être propres. Vous avez peut-être la carte grise de ce
véhicule ou une photocopie de manière à ce que je puisse noter tous
ces renseignements sur mon registre ?
- Vous ne voulez donc toujours pas prendre ma plainte si j’ai bien
compris, fit le garagiste en élevant le ton de sa voix.
- Cela a la même valeur qu’une plainte, mentit Philippe.
- Vous rigolez n’est-ce pas ou bien vous me prenez pour un abruti ?
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