Page 170 - L'Empreinte du temps
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Philippe était songeur. Perdu dans ses pensées, il mâchouillait
machinalement le capuchon d’un stylo.
- A quoi penses-tu ? le questionna Clarice.
- Simplement au fait que si je compte bien il nous reste à peine trois
jours avant que SOURIQUET ne soit libéré et que nous n’avons
toujours aucune autre piste à creuser.
- Toi comme moi savons qu’il est bien le coupable, n’est-ce pas déjà
important ?
- Cela nous fait une belle jambe puisqu’il nous est impossible de faire
valoir des éléments démontrant clairement sa culpabilité. Aucune
mention dans la procédure à moins de passer pour les derniers des
tarés !
- Et comble de tout, reprit-il avec la même agitation nerveuse, le
directeur d’enquête de 1987 détenant un élément complémentaire
de preuve important ne veut même pas témoigner.
- Je te rappelle que ce dont il aurait pu témoigner n’est pas plus
palpable que la conclusion à laquelle nous sommes parvenus et au
lieu de deux tarés comme tu le dis si bien, nous serions trois.
- Il n’empêche que j’enrage de savoir que ce salopard sera très
prochainement libre et qu’il en profitera sans doute pour venir nous
narguer ! Alors j’aime autant te prévenir tout de suite que s’il vient
nous faire chier je lui mets illico mon poing dans la gueule !
- Du calme Philippe et arrête de te mettre ainsi la rate au court-
bouillon.
- Tu crois que ça m’amuse de savoir que notre enquête a foiré ? Tu
crois que ça m’amuse d’imaginer qu’à cause de ça je vais bientôt me
retrouver avec mon uniforme sur le dos à trier des archives de merde
ou à faire le poireau devant des bâtiments publics ? Autant
démissionner tout de suite.
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