Page 167 - L'Empreinte du temps
P. 167
- Je vous observe depuis tout à l’heure et j’ai l’impression que vous
avez quelque chose d’autre à me dire sans que vous ne parveniez à le
faire.
- Je ne m’étais donc pas trompé en disant que vous étiez un bon flic
car vous avez un sacré flair.
- Merci du compliment. Mais cela ne me dit pas pour autant ce qu’il
serait utile que je sache.
L’ex-policier qui avait été jusqu’alors d’une humeur plutôt joviale
se rembrunit brusquement.
- Ce que je vais vous raconter maintenant ne le sera qu’à vous-même
et jamais devant un tribunal que l’on soit bien clair car cela met en
jeu à la fois ma probité et ma santé mentale.
La policière était maintenant intriguée, ignorant quel secret son ex
collègue allait bien pouvoir lui livrer. Elle préféra se taire afin de ne
pas rompre le lien ténu qui s’était tissé.
- Quelques jours après le meurtre je suis retourné au 23 ayant la
sensation d’avoir oublié quelque chose. Ne me demandez surtout pas
pourquoi précisément car j’en ignore encore la raison rationnelle
aujourd’hui. C’était un peu comme une petite voix intérieure qui me
suppliait de revenir dans cette maison. J’ai rompu les scellés et je suis
entré avec un sentiment de malaise qui m’envahissait. Je n’ai jamais
été homme à avoir peur de quoi que ce soit mais je peux vous assurer
que ce jour-là je n’en menais pas large. Pourtant il n’y avait personne
à l’intérieur. Désolé pour ce récit non conventionnel mais il est
toujours difficile de tenter d’expliquer l’inexplicable. C’est dans la
salle de bains que cela s’est produit. J’étais face au miroir lorsque tout
à coup j’y ai vu apparaître progressivement en lettres de sang les trois
mots suivants : « Je me vengerai ». En vous disant cela j’en frissonne
encore. Puis au bout de quelques minutes ou de quelques secondes,
je n’en sais rien, ces lettres ont disparu comme elles étaient
apparues.
167