Page 166 - L'Empreinte du temps
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- Dès le départ bien que l’on ait voulu nous faire croire à un crime
occasionnel, un crime de rodeur s’étant acharné sur sa victime j’ai
toujours pensé que Rolande CUGNET était impliquée. Il n’y avait
aucun élément matériel tendant à prouver sa culpabilité, néanmoins
j’ai toujours la certitude aujourd’hui qu’il s’agissait bien de l’auteur
de cet homicide.
- Y avait-il des raisons objectives de penser cela ?
- Le mobile. Je veux dire le véritable mobile. Rolande CUGNET était le
prototype même de l’avaricieuse. De celle qui n’aurait eue aucun
scrupule à éliminer quelqu’un au motif de ses seuls intérêts
financiers. Comme vous le savez sans doute début 1987 elle avait
acheté en viager le pavillon du 23 à Madame VANIAN.
- Oui, je suis parfaitement au courant et j’ai moi-même pensé que
l’homicide en avait été la conséquence.
- Il était par conséquent heureux pour elle que l’occupante des lieux
disparaisse fort opportunément.
- Vous parliez tout à l’heure de votre hiérarchie.
- Oui à l’époque notre patron était plus administratif que judiciaire
dans l’âme si vous voyez ce que je veux dire. Il lui importait peu que
l’affaire aboutisse ou non du moment qu’on n’y passe ni trop de
temps ni trop d’énergie. Son leitmotiv était que notre service ne
devait jamais faire trop de zèle, celui-ci étant selon lui la source de
tous les ennuis. Une affaire clôturée prématurément sans faire de
bruit lui convenait parfaitement. Je peux me permettre de vous dire
cela aujourd’hui car je n’ai plus de devoir de réserve mais en 1987 je
peux vous garantir que je lui aurais bien volontiers mis mon poing sur
la figure.
- Quelquefois cela peut être tentant même si pour ma part je dois dire
que j’ai la chance d’avoir un patron extra.
- Je l’ai connu autrefois. Un type bien comme il y en a
malheureusement trop peu.
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