Page 161 - L'Empreinte du temps
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- Mais j’ai pourtant bien lu que deux êtres humains ne pouvaient pas
avoir les mêmes empreintes digitales.
- Exact, la probabilité est même d’un sur soixante-quatre milliards. On
peut d’autant plus être interloquée que cette identité d’empreintes
concerne deux personnes a priori distinctes ayant habité ou habitant
rue des souvenirs. Je ne suis pas mathématicienne mais j’imagine
parfaitement que ma statistique exprimée en milliards pourrait alors
être transposée en trilliards. Autant dire, vous le souligniez vous-
même, qu’il s’agit véritablement de quelque chose d’impossible ou
d’inimaginable.
La serveuse vint leur déposer leurs entrées mais aucune des deux
femmes n’y prêta la moindre attention.
- Maintenant je comprends mieux pourquoi vous ne pouviez pas me
donner cette information par téléphone.
- Oui, je dois reconnaître que nous sommes en charge d’une affaire
qui sort carrément de l’ordinaire. Extraordinaire serait d’ailleurs le
terme assez exact pour la désigner.
- Je dois admettre à brûle-pourpoint, que je ne vois plus très bien par
quel bout il faut désormais que je prenne ce dossier. Mais vous
Clarice qui avez eu un peu plus de temps que moi pour digérer cette
information, vous avez peut-être des idées, des suggestions ?
- Tout d’abord sur un plan pratique, il est vraisemblable que l’avocat
de SOURIQUET en apprenant ce nouvel élément vous demande une
levée d’écrou. Toute l’accusation repose uniquement sur le fait que
ses empreintes digitales ont été retrouvées au domicile de la victime.
Dès lors qu’on jette un doute sérieux sur l’infaillibilité des
empreintes, il lui suffira de s’y engouffrer. En tout cas c’est ce que je
ferai à sa place.
- J’ai une question à vous poser qui me turlupine l’esprit. La dernière
fois que nous nous sommes vues il m’a semblé que nous avions le
même point de vue concernant la culpabilité de SOURIQUET ?
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