Page 165 - L'Empreinte du temps
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habitats de retraités dans lesquels elle avait dû se rendre, celui n’était
          pas tourné vers le passé mais résolument sur le présent.
            Gilbert LAPALUS revint au bout d’une minute avec un plateau sur
          lequel il avait disposé deux tasses fumantes et quelques viennoiseries
          qu’il désigna d’un simple regard.
          - Que voulez-vous, c’est mon petit péché mignon.
            Clarice éprouva un réel plaisir à boire son café et ne put résister à
          la tentation d’un croissant particulièrement appétissant.
          - Bien, maintenant que vous avez bu votre café tranquillement, je vais
          répondre  à  votre  question.  Si  vous  n’étiez  pas  un  bon  flic,  vous
          n’auriez pas eue la saine curiosité de remonter jusqu’à mon enquête
          de 1987. Puisque c’est bien pour cette raison que vous êtes venue me
          trouver ?
          - Oui, effectivement. Vous êtes quelqu’un de très perspicace.
          - Déformation professionnelle, conséquence de trente cinq années
          passées à traquer les criminels de tous bords, rien de plus.
          - J’ai bien entendu lu toute votre procédure mais ce  n’est que du
          papier. J’aurais voulu avoir votre véritable sentiment sur cette affaire.
          - Sachez tout d’abord que j’ai éprouvé durant de longues années une
          véritable frustration de ne pas avoir abouti dans mon enquête.
          - Je suis trop jeune dans le métier pour avoir connu cela mais je peux
          parfaitement  le  comprendre  car  lorsqu’on  s’implique,  je  veux  dire
          personnellement,  dans  une  affaire  on  désire  tous  aller  jusqu’au
          terme, l’arrestation du ou de la coupable.
          -  C’est  exactement  ça.  Surtout  si  on  éprouve  la  sensation  qu’on
          pouvait  aboutir  et  qu’on  est  passé  à  côté  de  quelque  chose
          d’essentiel.
          -  Avec  le  recul,  quel  était  pour  vous  ce  petit  quelque  chose
          d’essentiel ?
          - Sans doute le manque d’ouverture d’esprit de ma hiérarchie.
          - Expliquez-moi.
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