Page 168 - L'Empreinte du temps
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- Cela n’apparaît pas dans la procédure sinon je l’aurais bien
évidemment remarqué, intervint Clarice.
- Et pour cause. En rentrant au commissariat je suis allé voir mon
patron afin de lui rendre compte de ce que j’avais vu. Vous imaginez
bien que j’ai eu quelques hésitations à le faire en me disant que j’avais
été victime d’une sorte de mirage. C’est ce qu’il a également spéculé
même si je voyais bien qu’il pensait que j’avais eu une vision dans un
état d’aliénation mentale. Il m’a donné l’ordre formel de garder tout
cela pour moi, de n’en parler à personne et surtout de n’en dresser
aucun procès-verbal. Voilà vous savez tout. Et je suis vraiment désolé
si vous me prenez vous-même pour un fou.
- Non absolument pas et j’apprécie votre confiance à mon égard.
Alors à mon tour de faire preuve de la même sincérité et de vous
livrer ce qui n’apparaîtra ni dans les médias ni dans la procédure en
cours, sans doute pour les mêmes raisons que les vôtres. Je sais car
nous sommes de la même veine que vous n’en parlerez jamais à
quiconque.
C’était désormais au tour de l’ex-policier d’être intrigué. Il
appréciait à sa juste valeur la confidence qu’allait lui faire sa jeune
collègue, laquelle avait dû deviner son désir de connaître le
dénouement de cette affaire qui ne cessait de le ronger depuis vingt-
neuf longues années.
- Vous n’êtes pas sans ignorer l’identité du mis en cause dans le
nouvel homicide du 23 puisque la presse s’en est largement fait écho.
Dans des circonstances qui seraient trop longues à vous relater, nous
avons été amenés à réaliser un comparatif des empreintes de cet
individu, Gilles SOURIQUET et Suzanne VANIAN. Et il s’avère que leurs
empreintes digitales sont en tous points comparables.
Le visage de Gilbert LAPALUS s’éclaira soudain.
- Vous ne semblez pas totalement surpris ?
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