Page 164 - L'Empreinte du temps
P. 164

L’homme qui lui ouvrit la porte de son petit pavillon de la banlieue
          sud lui parut immédiatement sympathique. A plus de soixante-dix ans
          d’après ce qu’elle avait lu sur sa fiche, celui-ci en paraissant pourtant
          dix  de  moins.  Sa  carrure  l’impressionna  et  lui  fit  immédiatement
          penser à un ancien pilier de rugby. Grand, près d’un mètre quatre-
          vingt-dix jugea-t-elle, corpulent sans être obèse, il émanait de lui une
          force indéfinissable. Clarice pensa aussitôt que l’intéressé, durant sa
          longue carrière, avait dû marquer de sa personnalité bon nombre de
          témoins et surtout de mis en cause.
          - Bonjour Lieutenant DARBOT, vous êtes bien Gilbert LAPALUS ?
          - Oui, je vous en prie, entrez. Je vous attendais.
          - Vous m’attendiez ?
          - J’ai eu l’occasion de vous voir à la télévision et vous m’avez tout de
          suite  donné  l’impression  d’être  un  flic  tenace,  volontaire  malgré
          votre jeune âge.
          - Je ne comprends toujours pas.
          -  Je  vais  vous  expliquer  mais  avant  tout  entrez  et  installez-vous.
          J’allais me servir un café, vous en voulez un ?
          - Volontiers.
          - Sucre ? Crème ?
          - Comme vous, ça n’a pas d’importance.
          -  Alors  avec  sucre  et  crème,  sourit-il.  Je  ne  devrais  pas  avec  mon
          diabète et mon cholestérol mais à quoi bon espérer vivre quelques
          années de plus si c’est pour vivre comme un ascète.
            L’homme se rendit dans la cuisine attenante ouverte sur la salle à
          manger salon. Clarice en profita pour observer la pièce. Bien qu’âgé
          l’ancien policier avait su créer une ambiance chaude avec du mobilier
          moderne.  Le  lieu  était  accueillant  et  contrairement  à  d’autres


                                         164
   159   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169