Page 162 - L'Empreinte du temps
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- Effectivement. Je pensais alors qu’il était le coupable. Je vous ai
d’ailleurs exposé un mobile le concernant sur le modèle d’une pulsion
criminelle.
- Vous ne semblez plus aussi certaine aujourd’hui de sa culpabilité, je
me trompe ?
Clarice repensa aux consignes de Philippe. Ne relater que le
rationnel sous peine d’être au mieux, écartée de l’enquête, au pire,
internée d’office lui avait-il dit sans ambages. Elle devait d’après lui
se cantonner au volet cartésien et ne surtout pas émettre
d’hypothèse impliquant de près ou de loin la notion de réincarnation.
Ces conseils dont elle savait qu’ils étaient sincères et dans l’unique
but de la protéger la dérangeait malgré tout dans son for intérieur.
Nier cette hypothèse de la réincarnation c’était également dénier
toute responsabilité à SOURIQUET. Elle se devait toutefois de
répondre à la question de la Juge.
- Disons que je me pose effectivement pas mal de questions.
Notamment concernant sa santé mentale. Je vous ai déjà fait part de
sa double personnalité et sans émettre bien évidemment d’avis
médical car n’ayant aucune compétence en la matière je pense
néanmoins au fond de moi, puisque vous voulez mon avis sincère,
qu’il souffre de schizophrénie ou pour le moins de bipolarité. C’est-à-
dire que j’imagine parfaitement qu’une partie de lui-même est
totalement innocente tandis que l’autre est bien coupable de ce
crime odieux.
- Vous ne m’aidez pas vraiment Clarice. La Justice comme vous le
savez parfaitement ne peut ni condamner un innocent, ni un
coupable n’ayant pas disposé, au moment des faits, de ses capacités
de discernement. Sa place dans ce cas se situe dans un établissement
psychiatrique spécialisé.
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