Page 34 - L'Empreinte du temps
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souhaitable. Malgré cet équipement il s’en empara avec dégoût et
          simplement  au  bout  de  longues  secondes  commença  à  tenter  de
          retirer les alliances. Il avait imaginé que ce serait une tâche aisée mais
          bien vite elle se révéla beaucoup plus difficile que prévu. Il eut bien
          vite l’impression que les deux anneaux étaient soudés à la peau et
          malgré ses efforts ne parvint pas à les faire bouger ne serait-ce que
          de quelques encourageants millimètres. Excédé il retourna jusqu’au
          placard sous l’évier et prit d’un geste rageur la bouteille de liquide
          vaisselle.  Il  en  versa  quelques  gouttes  autour  des  anneaux  en
          espérant  qu’ils  puissent  ainsi  glisser  plus  facilement  avant  de
          constater, avec dépit, qu’il n’obtiendrait pas de meilleurs résultats de
          cette manière. Il y avait bien une solution rapide et radicale à laquelle
          il s’était refusé jusqu’à présent. Après un court instant de réflexion, il
          se  résolut  malgré  tout  à  la  mettre  en  œuvre.  Toutes  ses  pensées
          étaient monopolisées vers l’unique objectif d’identifier la personne à
          qui avait appartenu cette partie de son anatomie. Nécessité faisait
          loi.  Il  ouvrit  le  premier  tiroir  du  meuble  où  étaient  rangés  les
          ustensiles de cuisine et en retira un ciseau à volailles professionnel.
          D’un mouvement dénué de toute hésitation il trancha net les deux
          premières  phalanges.  Aucun  sang  ne  coula  et  celles-ci  atterrirent
          mollement sur le sol. Gilles se mit à rire nerveusement tout à la joie
          d’être enfin parvenu au résultat escompté. Enfin pas tout à fait. Il lui
          restait  à  retirer  les  deux  anneaux  lesquels  cette  fois-ci  ne
          manifestèrent aucune résistance. Il s’agissait pour l’un d’entre eux
          d’une alliance en or jaune tandis que l’autre était en or blanc. D’un
          geste impatient il les porta à la lumière en tentant de déchiffrer ce
          qu’il y avait à l’intérieur. Les inscriptions étaient à moitié effacées par
          l’usure et le temps. Il parvint toutefois après de longs efforts, à défaut
          de posséder une loupe, à lire un premier prénom qui semblait être
          celui  de  Louis.  Il  enragea  car  ce  n’était  pas  celui  de  l’homme  qui
          l’intéressait mais celui de la femme. Au bout de quelques minutes il
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