Page 33 - L'Empreinte du temps
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à lui. Pour autant cela n’apportait aucun éclairage sur la présence de
          tout ce sang sur ses mains la veille. Et surtout l’existence de cette
          main dont il lui fallait maintenant se débarrasser et ce d’autant qu’il
          commençait  à  en émaner  une odeur totalement  nauséabonde.  La
          veille, ne sachant qu’en faire, il lui était passé par l’esprit en attendant
          de prendre une décision, de la conserver au frais, voire la mettre dans
          le congélateur mais il n’avait toutefois pas pu s’y résoudre. A la seule
          pensée  de  devoir  plus  tard  mettre  des  aliments  dans  le  même
          appareil électro-ménager ayant contenu cette main, fut-elle dans un
          sac plastique, lui donnait la nausée. Il lui fallait néanmoins prendre
          une décision. Cette main ne pouvant pas demeurer éternellement
          chez lui. Il exclut immédiatement la poubelle. C’était sans doute le
          moyen  le  plus  facile,  le  plus  rapide  mais  également  celui  le  plus
          propice à ce qu’elle soit découverte. Avec le risque loin d’être limité
          de la rattacher à lui. Que la Police lui demande des explications sans
          qu’il  soit  capable  d’en  fournir  la  moindre.  Cette  main  devait  bien
          appartenir à quelqu’un même s’il ne s’agissait pas de sa voisine et
          manifestement celui qui l’avait obtenue s’en était emparé dans des
          conditions visiblement criminelles. Il lui jeta un nouveau regard et
          considéra les deux alliances juxtaposées autour de l’annulaire. Une
          étincelle se mit à jaillir dans son cerveau. Comment n’y avait-il pas
          pensé  plus  tôt ?  S’il  s’agissait  vraiment  d’alliances,  la  coutume,
          l’habitude, voulaient que celles-ci soient gravées à l’intérieur avec les
          prénoms des deux époux et la date de leur union. Avec un peu de
          chance il y aurait même peut-être non seulement les prénoms mais
          aussi  les  noms.  Ce  serait  vraiment  génial  pensa-t-il  en  caressant
          l’espoir d’avoir enfin un peu de chance. Ne voulant pas manipuler
          cette chair humaine à mains nues il fouilla dans le placard sous l’évier
          de la cuisine afin d’y trouver une paire de gants ménagers. Il les enfila,
          regrettant  simplement  que  leur  épaisseur  et  leur  manque  de
          souplesse  ne  lui  permettent  pas  d’avoir  toute  la  dextérité
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