Page 28 - L'Empreinte du temps
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Clarice  traitait  ces  dossiers  machinalement  en  ayant  l’esprit
          réellement orienté vers cette enquête si particulière dont elle tenait
          tant  à  garder  la  charge  et  d’une  certaine  manière  le  bénéfice
          escompté. La facilité aurait consisté à passer la main mais elle avait
          le  sentiment  que  les  investigations  lui  revenaient  comme  une
          évidence.  C’était  à  elle  et  elle  seule  d’aller  jusqu’au  terme  en
          interpellant l’auteur des faits. C’était à elle et à elle seule de conduire
          la  procédure  jusqu’à  son  terme.  C’était  elle  aussi  et nul  autre  qui
          devrait se trouver un jour dans l’enceinte d’une Cour d’Assises face à
          l’accusé. Pas une seule seconde elle ne s’était demandée si son jeune
          âge et son manque d’expérience ne constituaient pas des obstacles,
          surtout  pour  une  enquête  de  cette  nature.  Hors  norme.  C’était
          l’occasion  rêvée,  inespérée  de  faire  valoir  qu’elle  avait  toutes  les
          qualités pour exercer ce métier et une occasion pareille ne pouvait se
          laisser échapper.
           Elle vérifia une nouvelle fois de manière compulsive que sa ligne
          téléphonique  fonctionnait  parfaitement.  Dès  son  arrivée  au
          commissariat  elle  avait  fait  passer  des  consignes  à  l’accueil  afin
          qu’elle  soit  prévenue  dès  que  le  rapport  de  l’identité  judiciaire
          arriverait. Si Laurent, de l’IJ, ne s’était pas trompé elle disposerait
          bientôt  d’une  empreinte  digitale  exploitable  et  par  conséquent  la
          possibilité de « matcher » le coupable. C’était le rêve absolu, le saint
          graal de tous les flics. L’empreinte digitale comme preuve technique
          imparable,  incontestable.  Elle  se  rappela  de  ses  cours  sur  le  sujet
          durant sa formation à l’école de Police de Cannes-Ecluses. Du moins
          ce que sa mémoire avait bien voulu garder la trace. Malgré son jeune
          âge et sa maîtrise des arcanes du net elle se refusait le plus souvent
          possible  d’abandonner  à  son  smartphone  un  certain  nombre  de
          recherches afin de maintenir en état de fonctionnement ses propres
          connexions  neuronales.  Un  muscle  quel  qu’il  puisse  être  finissait


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