Page 41 - L'Empreinte du temps
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Cette policière lui avait paru immédiatement dangereuse.
Dangereuse car manifestement tenace dès qu’il l’avait observé la
première fois lors de l’enquête de voisinage. Elle avait lourdement
insisté en sonnant à plusieurs reprises à sa porte d’entrée sans qu’il
n’ait le courage de lui ouvrir. Mais nul doute qu’elle reviendrait à la
charge. Il fallait à tout prix qu’il fasse disparaître toute traces de sang
chez lui et surtout cette main. Cette foutue main qui le reliait d’une
manière ou d’une autre à l’assassinat de sa voisine. Gilles téléphona
à son travail en expliquant qu’il avait sans doute une grosse grippe ou
quelque chose du même genre et qu’il ne pourrait pas venir avant
plusieurs jours. La responsable du service RH, toujours aussi
« sympathique » s’était révélée pour le moins directe pour ne pas
dire brutale comme à l’accoutumée. Elle lui avait demandé de
transmettre dans les quarante-huit heures un arrêt de travail à moins
de lui coller un abandon de poste sur le dos. Il promit qu’il allait s’en
occuper au plus tôt, se confondant en excuses d’être malade, tout en
se disant que c’était là le moindre de ses problèmes actuellement.
Après cette démarche auprès de son employeur il laissa un message
sur le répondeur téléphonique de son ami et collègue Lucien en
expliquant cette fois que cette fameuse grippe était fortement
contagieuse et qu’il valait mieux pour lui ne pas venir à son domicile
s’il ne voulait pas à son tour l’attraper. Il n’était pas question de voir
débarquer quiconque à l’improviste tandis qu’il procéderait au
nettoyage des traces de sang.
Ce fut le parquet qui lui donna le plus de fil à retordre. Du sang
s’était immiscé entre les lames en bois. Peu heureusement mais
suffisamment toutefois pour provoquer d’intenses larmes de sueur.
Le tout lui prit près de deux heures tant il fut méthodique à traquer
chaque trace fut-elle la plus infime. Les séries policières télévisées
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