Page 46 - L'Empreinte du temps
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Sa Peugeot 207 GTI était stationnée à une trentaine de mètres. Il
          marchait d’un pas lent et n’eut été la petite voix apaisante, il aurait
          couru sans hésiter jusqu’à sa voiture. Il ouvrit le coffre et jeta aussitôt
          tout ce qu’il transportait à l’intérieur avant de le refermer d’un geste
          vif. Gilles s’installa au volant et démarra rapidement sans prendre le
          temps préalablement de  boucler  sa  ceinture.  Ce  qu’il fit toutefois
          quelques centaines de mètres plus loin tout en roulant. Il aurait été
          tellement stupide de prendre autant de précautions et de se faire
          arrêter  stupidement  pour  une  banale  ceinture  de  sécurité  non
          bouclée. Les muscles de ses bras étaient contractés au maximum de
          leur  capacité  bien  qu’il  n’en  ressentît  aucune  douleur  tant  sa
          concentration était extrême. D’ordinaire il aimait bien pratiquer une
          conduite un peu sportive, nerveuse, avec son véhicule survitaminé
          mais  il  s’astreint  à  la  souplesse,  au  respect  strict  des  panneaux
          routiers,  en  particulier  de  limitation  de  vitesse.  Il  ne  pouvait
          s’empêcher d’observer de gauche et de droite, dans des mouvements
          nerveux de translation de sa tête, les autres conducteurs. Ceux qui
          seraient susceptibles à chaque instant de faire avorter son projet en
          l’impliquant dans un accident, synonyme il le savait parfaitement en
          cas de dommages corporels, d’implication de la Police. Avec toutes
          les  conséquences  qui  pouvaient  en  découler,  du  moins  dans  son
          imagination. Il lui fallut une bonne vingtaine de minutes, compte tenu
          de  la  densité  de  la  circulation,  pour  quitter  l’agglomération  en
          direction de l’Est. Sa tension se relâcha alors quelque peu, les autres
          véhicules étant désormais beaucoup plus rares et par conséquent la
          circulation moins anxiogène.
          - Si tu m’écoutais plus souvent, intervint la petite voix de la sécurité,
          je t’avais bien dit qu’il n’y avait rien à craindre.
            Gilles roula encore durant quelques kilomètres en se demandant
          si son estimation d’une dizaine de kilomètres à partir de son domicile
          n’avait pas été sous-évaluée. Il était venu dans ce petit bois pour la
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