Page 44 - L'Empreinte du temps
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-  Ne  l’écoute  pas,  indiqua  une  autre  voix,  avec  les  moyens  dont
          dispose aujourd’hui la Police scientifique, il suffit que tu aies laissé
          une infime partie de ton ADN pour qu’ils finissent par te retrouver.
          Tu ne prendrais tout de même pas ce risque ?
            Le combat intérieur qui se livrait vit triompher la seconde voix.
          Celle de la prudence, de la sécurité. Gilles connaissait un endroit, à
          peine  à  une  dizaine  de  kilomètres  de  la  sortie  Est  de  la  ville  qui
          répondait à ses deux critères. Un petit bois tranquille dans lequel
          trouver  le  moindre  promeneur  relevait  d’un  malchanceux  et  très
          hypothétique hasard, tout à fait propice à faire brûler ce qui devait
          l’être en toute sérénité et de l’autre, en son centre, une mare dont il
          ignorait  la  profondeur  exacte  mais  qui  serait  largement  suffisante
          pour y immerger la main et ses phalanges sectionnées. L’idée de la
          mare lui était soudain apparue comme une évidence. Les membres à
          condition de les lester suffisamment allaient se retrouver au fond de
          l’eau,  au  milieu  de  la  vase  avec  une  probabilité  de  les  récupérer
          proche  du  néant.  Satisfait  de  cette  pensée  qu’il  considéra  tout
          bonnement comme géniale il prit dans le tiroir du meuble de cuisine
          une bobine de fil dont il se servait pour larder, à l’occasion, ses rôtis.
          L’opération était somme toute en tous points identique. Sauf que la
          viande  de  bœuf  ou  de  volaille  serait  remplacée  par  de  la  chair
          humaine.  Cela  ne  représentait  désormais  à  ses  yeux  aucune
          différence  tant  la  nécessité  de  s’en  débarrasser  au  plus  vite
          constituait un impératif indispensable pour préserver sa liberté.
            D’un  geste  professionnel  il  ficela  ensemble  la  main  et  les
          phalanges en n’hésitant pas à faire plusieurs tours avec le fil pour être
          bien certain que les deux seraient de nouveau indissociables. Puis il
          se  rendit  dans  son  jardinet  à  l’arrière  de  la  maison  dans  lequel  il
          choisit  un  caillou de bonne taille pour  servir  de  lest.  De  la  même
          manière que précédemment il enroula le lourd caillou avec le fil et
          enfin  termina  son  opération  de  mise  en  place  en  reliant  les  deux
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