Page 47 - L'Empreinte du temps
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dernière fois deux années plus tôt afin d’y chercher des girolles.
C’était comme les précédentes en plein jour et la nuit s’apprêtant à
tomber il perdait peu à peu tous ses repères visuels. Inutile d’utiliser
le GPS, ne disposant d’aucune adresse à taper ou de coordonnées
géographiques. La panique commençait à le gagner lorsqu’il vit
apparaître sur sa gauche un sentier semblant correspondre à celui qui
était inscrit dans sa mémoire. Il décida de s’y engager au milieu d’un
tapis de feuilles. Rien ne ressemblait le plus en automne qu’un sentier
forestier à un autre sentier. Aucune indication, aucun panneau. Gilles
se demanda avec inquiétude s’il s’agissait bien de celui qu’il
recherchait. Il parcourut très lentement une dizaine de mètres afin
de s’assurer que son véhicule soit hors de vue depuis la
départementale. Puis en descendit et se contenta dans un premier
temps de s’emparer simplement de la lampe torche dans le coffre. Il
la balaya tout autour de lui en espérant découvrir un élément
susceptible de lui confirmer qu’il ne s’était pas trompé. Mais rien ne
lui accrocha de souvenir. C’était un chemin comme il y en avait des
milliers d’autres. Rien de distinctif. A l’exception peut-être exprima-
t-il à haute voix en se morigénant de ne pas y avoir pensé plus tôt,
d’une pierre. D’une grosse pierre à gauche, un peu plus loin dans le
chemin, représentant vaguement un crâne humain. S’il s’agissait bien
du sentier escompté, celle-ci devrait toujours nécessairement s’y
trouver. Il allongea le pas et moins d’une minute plus tard éprouva
un immense soulagement en l’apercevant. Cette fois-ci la petite voix
de la sécurité n'intervint pas pour lui rappeler qu’il devait avoir
confiance en lui.
Il revint jusqu’à sa voiture et s’empara de deux des trois sacs
poubelle ainsi que des ustensiles dont il aurait besoin. L’obscurité
était grandissante et la nuit désormais n’allait plus tarder à tomber. Il
ne faudrait pas compter sur le premier quartier de lune pour espérer
s’éclairer un peu.
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