Page 52 - L'Empreinte du temps
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le rendait si bien ». Elle aurait peut-être dû lui expliquer qu’elle ne
          fonctionnerait jamais avec la politique du retour d’ascenseur.
            L’appartement était plus que sobrement meublé, le mobilier se
          réduisant à l’essentiel, un lit une personne et son chevet du même
          mélaminé triste imitation bois, si tant est qu’un arbre ait pu avoir un
          jour  cette  apparence.  Pas  de  placards  de  rangement  pour  ses
          vêtements, Clarice se contentant de ceux muraux pour les maigres
          affaires dont elle disposait. Une table de cuisine/salle à manger/salon
          avec des roulettes effectuant chaque usage tour à tour, ressemblant
          en réalité beaucoup plus à une grande desserte avec un plateau qu’à
          autre chose mais dont elle s’accommodait parfaitement du fait de
          son  usage  qu’elle  aimait  bien  qualifier  de  multifonctions.  Quatre
          sièges pliants au cas où (notamment lorsque ses parents et sa sœur
          cadette venaient lui rendre visite). Un buffet de cuisine dans lequel
          elle  rangeait  indistinctement  ses  quelques  courses  et  sa  maigre
          vaisselle dont quatre petites assiettes (lorsque ses parents venaient
          en ayant amené un gâteau). Buffet qui lui avait donné beaucoup de
          fil à retordre en étant livré en kit. Son père lui avait bien proposé de
          venir  l’aider  mais  elle  avait  décliné  l’offre  en  pensant,  comme  la
          notice de montage le prétendait, qu’il fallait quarante minutes à une
          seule personne même novice pour assembler le tout. Résultat, elle
          était bien toute seule lors de l’assemblage des éléments sauf que
          celui-ci avait nécessité une demi-journée consacrée essentiellement
          à tenter de déchiffrer le plan de montage tout en parvenant malgré
          tout au bout de quelques heures d’efforts et de colère mêlés au but
          recherché. Bien qu’en restant toutefois sur les bras avec quelques
          éléments  de  visserie  dont  elle  n’était  pas  parvenue  à  déterminer
          l’emplacement. Et enfin, parmi ce mobilier disparate et minimaliste
          elle  s’était  accordé  un  petit  plaisir  en  réalisant  l’acquisition  d’un
          fauteuil relax. Pas de ceux qu’on peut trouver au bord des plages mais
          un véritable fauteuil de relaxation en simili avec la fonction manuelle
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