Page 54 - L'Empreinte du temps
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Son smartphone contenant sa bibliothèque audio en MP3 étant
encore dans sa veste qu’elle venait de remiser quelques minutes plus
tôt dans le placard mural, elle retourna jusqu’à la penderie et allait
s’emparer machinalement de son téléphone dans la poche intérieure
de sa veste lorsqu’elle s’avisa que quelque chose d’assez volumineux
dépassait de la poche gauche extérieure. Lorsqu’elle comprit de quoi
il s’agissait, Clarice devint blême avant de pousser un énorme cri qui
résonna dans la pièce.
- Mais que tu es conne ma pauvre fille !!
Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un scellé. Et pas n’importe
lequel. Celui qu’elle avait prélevé sur la scène de crime de la vieille
femme. Le petit tas de feuilles découpées en petits morceaux
ramassées au sol près du placard ouvert. Un scellé désormais sans
valeur juridique, Clarice le savait parfaitement. Elle aurait dû en faire
obligatoirement mention lors de la rédaction de son Procès-Verbal de
constatations. Et maintenant plus question de le changer, celui-ci
étant déjà en de trop nombreuses mains. Son patron et la Juge
d’Instruction en tête.
- Oui, vraiment conne à bouffer du foin !!
Un vice de forme énorme dans la procédure dans lequel pourrait
aisément s’engager n’importe quel avocat, fut-il le moins doué. Sans
compter le fait qu’une telle bourde se traduirait nécessairement par
des sanctions et la probabilité bien concrète de se retrouver jusqu’à
la fin de ses jours professionnels remisée dans un placard au fin fond
de la France profonde à taper à longueur de journées des plaintes
pour des vols à la roulotte. Pas franchement enthousiasmant pour
elle qui souhaitait plus que jamais et depuis si longtemps devenir un
flic de terrain. Les jambes littéralement coupées elle s’effondra sur le
fauteuil qui n’avait plus rien de relaxant. Toutes les hypothèses
tournaient dans sa tête à une vitesse vertigineuse, du scénario le
moins compromettant pour son avenir à celui beaucoup plus lucide
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