Page 48 - L'Empreinte du temps
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Il  parcourut  environ  cinq  cent  mètres  avant  de  parvenir  à  une
          petite trouée au milieu des arbres et arbustes qui avaient poussés
          dans la plus totale anarchie. L’endroit tel que dans sa mémoire était
          idéal,  totalement  à  l’abri  des  regards.  Sans  tarder  il  renversa  au
          centre de la clairière l’intégralité de son sac poubelle contenant les
          vêtements et textiles et déposa sur le tas ainsi formé le sac vide. Enfin
          il vida la totalité des deux bouteilles d’allume-feu en prenant bien
          soin de répartir le liquide inflammable de chaque côté. Tout devrait
          impérativement  brûler.  Disparaître  définitivement  de  la  surface
          terrestre. S’emparant de la grosse boîte d’allumettes dans la poche
          de son blouson il craqua la première qui lui vint sous la main et la
          lança  en  direction  du  tas  après  s’être  assuré  de  quelques  pas  en
          arrière si le feu se révélait plus violent que prévu. L’allumette termina
          sa  course  en  vol  à  quelques  centimètres  à  peine  du  monticule
          artificiel et s’éteignit aussitôt au contact de feuilles humides. Il lui
          fallut s’approcher et il effectua aussitôt une nouvelle tentative qui se
          révéla cette fois-ci fructueuse. En quelques secondes à peine le feu
          se  mit  à  jaillir  jusqu’à  près  de  deux  mètres  de  hauteur.
          Instinctivement  il  se  recula  et  observa  l’action  des  flammes  se
          nourrissant  des  objets  déposés.  C’est  alors  seulement  qu’il  prit
          conscience du fait que le feu pouvait s’étendre accidentellement et
          peut-être même gagner les premiers arbustes. La forêt tout entière
          s’il laissait galoper son imagination.
          - Bordel ! Mais bordel quel con tu fais mon pauvre Gilou !
            Il s’insulta ainsi copieusement durant une bonne minute tandis
          que le feu poursuivait son travail d’élimination. Se rendre jusqu’à la
          mare qu’il savait désormais toute proche afin d’y prendre de l’eau
          pour stopper une éventuelle extension des flammes, fut l’une des
          idées qui lui traversa l’esprit avant qu’il ne s’insulte de plus belle en
          se  rappelant  avec  dépit  qu’il  ne  disposait  d’aucun  récipient.  C’est
          seulement en repensant à la première allumette que l’idée germa
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