Page 64 - L'Empreinte du temps
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des affaires judiciaires. Mais comme elle l’avait dit à la Juge, il fallait
bien tenter quelque chose. Espérer que l’auteur allait commettre une
erreur. Dans les mêmes annales, des centaines, peut-être même des
milliers d’affaires, espéra-t-elle en croisant les doigts alors qu’elle
haïssait toute forme de superstition, avaient été résolues de manière
inespérée et inattendue grâce à une erreur, fut-elle la plus infime,
commise par l’auteur.
Clarice se rendit jusqu’au bureau du Commandant en charge de
l’ensemble des policiers en tenue. Dès leur première rencontre
l’atmosphère s’était révélée électrique. Sans raison apparente, juste,
pensait-elle toujours avec autant de certitude, parce que le
Commandant devait détester autant les jeunes que les femmes et
comme elle réunissait ces deux critères manifestement rédhibitoires,
leurs conversations se limitaient depuis à bonjour, bonsoir.
- Entrez !
Décidément l’homme lui paraissait aussi sympathique qu’à
l’accoutumée. Cela ne devait pas être facile tous les jours d’être sous
ses ordres directs.
- Je vous écoute.
- Le patron m’a promis deux gardiens pour m’aider à réaliser des
prises d’empreintes dans le cadre de l’enquête dont je suis chargée.
- Oui je suis au courant. Il m’en a parlé.
- C’est parfait. Je voulais par conséquent connaître le nom des deux
collègues qui m’accompagneront durant les deux prochains jours.
- Non pas des deux Lieutenant mais de l’unique gardien.
- Pourtant le patron m’en avait bien promis deux.
- Exact, sauf que je ne peux en mobiliser qu’un seul dans un planning
largement surchargé et encore parce qu’il a lourdement insisté. C’est
ça ou rien. Que choisissez-vous ?
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