Page 66 - L'Empreinte du temps
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Avant de partir sur place elle avait perdu un temps fou à gérer des
questions de logistique. Pour relever des empreintes il fallait disposer
d’un support. Une fiche faiblement cartonnée sur laquelle on allait
apposer l’identité de chaque personne et l’empreinte de chacun de
ses dix doigts. Un formulaire, un simple formulaire d’une banalité
administrative affligeante à condition d’en disposer en nombre
suffisant compte tenu de l’ampleur des relevés à réaliser. Ce qui était
loin d’être le cas puisqu’elle était parvenue, en faisant le tour de tous
les bureaux, à en obtenir une petite dizaine. L’opération ne démarrait
pas vraiment sous les meilleurs auspices.
- On pourrait les photocopier suggéra Philippe avec enthousiasme.
- C’est une excellente idée sauf que tu ne connais pas encore toutes
les pratiques de notre Grande et belle maison poulaga. Pour des
raisons budgétaires et face à l’abus il faut bien le reconnaître de
quelques-uns à réaliser des copies persos en quantité parfois
impressionnante, ils nous ont pondu il y a trois mois une note de
service précisant que désormais l’unique photocopieur serait sous clé
et qu’il fallait faire une demande spécifique pour l’obtenir. En
justifiant bien entendu l’usage qui en serait fait.
- C’est ridicule !
- Je ne te le fais pas dire. Bêtement administratif et source de pertes
de temps considérables mais il va falloir t’y habituer.
- On ne peut pourtant pas attendre d’avoir cette fameuse clé.
- On est bien d’accord Philippe. Aussi va-t-il falloir utiliser le bon vieux
système D comme « Démerde-toi tout seul ». Sur notre route il y a le
centre commercial Juvy, je crois me rappeler qu’à l’intérieur il y a une
grande enseigne de matériels et fournitures de bureau. En principe
ils devraient pouvoir nous faire immédiatement nos photocopies et
cerise sur le gâteau ils vendent sans doute des tampons encreurs.
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