Page 70 - L'Empreinte du temps
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- Bien plus que volontaire, j’ai sauté immédiatement sur cette
occasion d’être dans la rue au lieu de trier des archives.
- Et puis, se reprit-il aussitôt, parce que tu es sympa avec moi.
Ils trouvèrent à deux pâtés de maisons un petit restaurant qui allait
pourtant fermer dont le propriétaire, à la vue du gardien en tenue
leur indiqua avec une bonne dose d’hypocrisie, qu’il n’y avait aucun
problème pour qu’ils puissent déjeuner à condition toutefois de
choisir le steak/frites/salade au menu. Philippe qui ne pensait
pourtant pas avoir faim dévora le contenu de son assiette d’un
appétit d’ogre tandis que Clarice ne parvenait guère qu’à grignoter
quelques frites trop grasses.
- Tu m’avais bien dit que tu avais faim tout à l’heure ?
- Effectivement je le pensais sauf que je n’arrive pas à me
déconnecter de mon enquête. Trop de choses me passent par la tête
et ça doit court-circuiter mon appétit.
- Cela ne te dérange pas si tu finis pas ton assiette, que je la termine ?
Clarice eut beaucoup de difficultés à se remobiliser, ce qui n’était
pas le cas de Philippe qui semblait totalement déborder d’une
énergie malheureusement non communicative. Plus le temps passait
et plus elle se demandait si cette démarche était la bonne. Jusqu’à
présent, ils avaient essentiellement rencontré des couples âgés, des
retraitées plus que de retraités. Pas vraiment le profil de l’assassin tel
qu’elle se le représentait. Elle avait beaucoup de mal à imaginer une
querelle de vieux qui aurait mal tournée et cette idée la fit même
sourire en visualisant mentalement la scène.
Ils arrivèrent devant le 17 de la rue des souvenirs. Les maisons
étaient toutes pratiquement identiques les unes aux autres mais
Clarice se souvint que lors de son enquête de voisinage personne
n’avait répondu malgré ses appels répétitifs sur la sonnette de la
porte d’entrée. Sans en connaître véritablement la raison ses sens se
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