Page 72 - L'Empreinte du temps
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- Pardonnez-moi de ne pas vous avoir ouvert plus tôt. Je me reposais
un peu dans ma chambre à l’étage.
Clarice le détailla attentivement avant de prononcer le moindre
mot. L’individu ne paraissait pas belliqueux mais du moins
passablement excité. On devinait en lui une grande tension nerveuse.
Elle récita son texte habituel, la juge, la prise d’empreintes tandis que
Philippe se dirigeait déjà vers une commode à proximité de la porte
d’entrée sur laquelle il déposa un formulaire ainsi que le tampon
encreur.
- Pourquoi relever mes empreintes ? Questionna Gilles d’une voix
fiévreuse.
- Comme je vous l’ai indiqué, tout simplement parce que Madame la
Juge nous l’a demandé. Ou si on veut être plus précis, parce qu’elle
nous en a donné l’ordre. Mais ce n’est pas la peine de vous inquiéter,
nous effectuons la même opération auprès de tous vos voisins. Enfin,
je veux dire qu’il ne faut pas vous inquiéter, indiqua-t-elle en le fixant
intensément au fond des yeux, si bien entendu vous n’êtes pas le
coupable…lâcha-t-elle sur le ton de la boutade.
La policière ne perçut rien d’autre qu’un léger frémissement de sa
pupille sans qu’elle ne puisse y lire le moindre aveu d’une quelconque
culpabilité. Soit l’homme qui lui faisait face n’était pas le coupable,
soit il était diablement maître de lui-même.
- Cela a un rapport avec l’assassinat de la vieille dame du 23 je
présume ?
- En tant qu’Officier de Police Judiciaire, je me dois de préserver le
secret de l’instruction.
- Secret de polichinelle madame…
- Lieutenant, l’interrompit-elle.
- Secret de polichinelle Lieutenant, poursuivit-il sur le même ton, on
ne relève pas en masse des empreintes pour le plaisir. Cela signifie
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