Page 67 - L'Empreinte du temps
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Parce que bien évidemment il n’y en a pas en stock non plus au
Commissariat.
- Il faudra simplement faire une note de frais, c’est ça ?
- Tu rigoles ? Non bien sûr. Autant croire au Père Noël. Ce que ça va
coûter, c’est uniquement pour ma pomme ! Mon cadeau à notre
belle administration pour me permettre de travailler.
Le véritable démarrage de l’opération commença alors qu’il était
déjà près de midi. Le gardien était quelque peu découragé par cet
horaire. Clarice tenta aussitôt de le rassurer.
- Philippe, crois-moi, cela ne vaut pas la peine de te mettre la rate au
court-bouillon. Dis-toi bien que contrairement à ce que tu peux
penser l’heure du déjeuner est la plus propice pour trouver un
maximum de personnes chez elles.
- Tu en es si sûre que ça ?
- Oh que oui et d’expérience en plus, indiqua-t-elle en lui glissant un
coup d’œil.
- Tu avais déjà réalisé ce genre de relevés avant ?
- Non, c’est la première fois mais par contre j’ai durant mes quatre
années en Faculté de Droit effectué pas mal de petits boulots pour
payer mes bouquins, mes fournitures et je peux bien te l’avouer,
également mes sorties, fit-elle en riant. Et parmi ces jobs pendant
près de trois mois j’ai fait un boulot de commerciale. Je devais vendre
des reproductions de peinture à des particuliers à leur domicile. Et
devine quel était le meilleur moment pour les trouver chez eux ?
- A l’heure de la soupe je présume.
- Exactement. Et en plus comme ils étaient généralement pressés de
retourner à leur assiette avant qu’elle ne soit froide, voyant que de
toute manière je ne partirai pas sans une commande, ils m’achetaient
quelque chose. Souvent le moins cher mais peu importe j’avais
vendu.
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