Page 75 - L'Empreinte du temps
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Clarice ne savait que penser. S’étaient-ils retrouvés face à
quelqu’un de dérangé mentalement ou bien cela masquait-il autre
chose ?
- Qu’est-ce que tu en penses Philippe ?
- De quoi ?
- De notre dernière visite.
- Pour être honnête, pas grand-chose sinon que le type avait l’air bien
atteint sur un plan mental.
- D’accord mais quoi d’autre ?
- Qu’il y a des milliers de personnes comme lui qui sont en liberté
alors qu’on devrait les retrouver dans un asile ou bien être traitées
médicalement, se reprit-il aussitôt, en comprenant la portée de ses
propos quelque peu extrémistes qui ne cadraient pourtant pas avec
sa véritable personnalité.
Elle préféra clore pour l’instant cette discussion qui prenait un axe
dangereux. Ils poursuivirent au cours de l’après-midi et une bonne
partie du début de soirée leurs relevés et jugeant, vers vingt et une
heures qu’il était largement temps de rentrer, gagnèrent leur voiture
et rentrèrent jusqu’au commissariat sans rien échanger d’autre que
de simples banalités. Philippe était tout aussi exténué que Clarice
bien que manifestant encore un certain enthousiasme pour la
journée du lendemain. La policière l’invita à rentrer chez lui après
avoir convenu de l’heure de leur rendez-vous mais au lieu d’en faire
de même elle grimpa jusqu’à son bureau. Il y avait encore une tâche
à accomplir qu’elle préférait ne pas différer. Elle scanna avec la
résolution maximum tous les formulaires complétés et les envoya par
mail à Laurent de l’Identité Judiciaire. A cette heure tardive, il ne
serait sans doute pas présent mais au moins pourrait-il se mettre dès
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