Page 146 - le barrage de la gileppe
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excursionnistes qui, dans ses solitudes, admirent d’émouvants paysages et trouvent la 146
paix du cœur, poètes et musiciens qui y cherchent l’inspiration, peintres qui s’efforcent de
rendre la magie des lignes et des couleurs...
« Grâce à l’effort concerté des communes de Robertville, Jalhay et Membach, des
services provinciaux, de l’Université de Liège et des groupements touristiques, les «
réserves naturelles » des Fagnes vont enfin être sauvegardées. La création du « Parc
national des Fagnes », décidée par le Gouvernement au début de 1956, comblera les
vœux des savants et de tous les amis de la nature. » (F. Kother, Guide de Robertville,
édité par le Syndicat d’initiative de Robertville, 1956.)
Feu Albert Bonjean auprès de la croix des Fiancés
De la Baraque Michel à Hockai par la Vèkée
La Vèkée est une voie antique sur les origines de laquelle des historiens ont écrit
maintes études (Schuermans, abbés Dubois, Bastin, Toussaint et A. Lejeune, Angenot,
Bonjean, Jean de Walque, etc.).
Nous l’abordons par le chemin de la chapelle Fischbach. Après un rideau de hêtres, un
sentier tracé par des milliers de foulées bifurque vers notre voie qui part, toute droite, à
travers Fagne. Devant soi, de larges horizons ; par temps clair, on découvre le pays de
Herve et ce qui reste des terrils des charbonnages.
Nous dépassons la borne 153 puis la borne 152, à la limite des communes de Sart et de
Jalhay, d’où nous pourrions, par une autre piste, gagner la ferme Grosfils et Jalhay.
Nous sommes à la cote 650 et nous suivons la Vèkée en pente douce. Bientôt apparaît
la Croix des Fiancés, dont nous rappelons l’histoire dans ce petit ouvrage. Il y a cent
cinquante ans...
En janvier 1871, François Reiff et Marie Solheid succombaient ici, dans la neige et leurs
corps ne furent découverts que les 14 et 15 mars suivants.
Autour de nous, la Fagne, rousse, piquetée de cônes d’un vert sombre ou de touffes de
genêts, des tourbières, des squelettes d’arbres et ces moignons que les vieux Fagnards
appellent des « têtes de morts ». En mai, juin apparaissent les linaigrettes qui se balancent
au gré du vent.