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SIM'HA    175
                                                                                                                                                                178   Même cela, c’est pour un bien !
                                                                                                                                                              celles des autres, prendre le chemin s’éloignant de Miedzibuz. Ils
                                                                                                                                                              les ‘hassidim furent ravis de voir la calèche du noble ainsi que
                                                                            que de bonnes intentions.
                                                                                                                                                            La longue file de véhicules reprit sa route. Lors d’une bifurcation,
                                                                            conjoncture paraît sombre et inquiétante, Hachem n’a envers nous
                                                                                                                                                              temps, la voie fut libre.
                                                                            recouvrer une parfaite santé. Même lorsque, sur le moment, la
                                                                                                                                                              avec l’aristocrate et obtempérèrent à contrecœur. En peu de
                                                                            son caractère douloureux n’en reste pas moins nécessaire pour
                                                                                                                                                              sur le bas-côté de la chaussée. Les paysans n’osèrent pas discuter
                                                                            L’on peut comparer cela à une opération chirurgicale, qui malgré
                                                                                                                                                              à tous les hommes valides de déplacer la carriole endommagée
                                                                            car Hachem en est à l’origine et nous l’envoie pour notre bien.
                                                                                                                                                            Le noble n’eut pas la patience d’attendre. Il ordonna brutalement
                                                                            nous considérons comme une situation difficile finira par s’améliorer,
                                                                                                                                                              de se frayer un passage.
                                                                         Rabbi Akiva avait une perspective différente. Selon lui, ce que
                                                                                                                                                              la circulation sur le chemin étroit. Il était absolument impossible
                                                                            notre intérêt.
                                                                                                                                                              s’était cassée en raison de sa charge trop lourde, et bloquait toute
                                                                            partiel, nous ne réalisons pas à quel point Hachem n’agit que dans
                                                                                                                                                              embouteillé de véhicules immobilisés. La carriole d’un paysan
                                                                            à fait comparable. Bien souvent, en raison de notre entendement
                                                                                                                                                              considérablement ralenti, ils arrivèrent sur un sentier entièrement
                                                                            en dépit de ses protestations. Nous réagissons de manière tout
                                                                                                                                                              du soleil. Au bout de plusieurs heures de voyage à un rythme
                                                                            et se débat, sans réaliser que sa mère le nourrit pour son bien,
                                                                                                                                                              respectueuse, tout en guettant du coin de l’œil la progression
                                                                            limitée. Pour mieux saisir cette idée, imaginez un enfant qui hurle
                                                                                                                                                            Ils suivirent donc la calèche du noble en gardant une distance
                                                                            angle strictement positif, attribuant nos doutes à notre perspective
                                                                                                                                                              noble nous ralentisse. C’est sûrement pour un bien. »
                                                                            Gamzou percevait tous les événements, bons et mauvais, sous un
                                                                                                                                                            « Non, affirma le second ‘hassid. Hachem a fait en sorte que ce
                                                                         Ces deux affirmations sont légèrement différentes. Na’houm Ich
                                                                                                                                                              avant Chabbat. Peut-être devaient-ils retourner à l’auberge ?
                                                                                                                                                              inquiétude : à un tel rythme, ils n’arriveraient jamais à Miedzibuz
                                                                            l’habitude de déclarer : « Tout ce qui arrive est pour le bien. »
                                                                                                                                                            L’un d’eux se tourna vers son compagnon et lui exprima son
                                                                            cela, c’est pour un bien ! » Quant à son disciple, Rabbi Akiva, il avait
                                                                         Na’houm Ich Gamzou était célèbre pour son adage : « Même
                                                                                                                                                              ‘hassidim furent contraints de ralentir et de rester derrière lui.
                                                                                                                                                              trop violentes. La route étant trop étroite pour le dépasser, les
                                                                                                                                                              éviter d’indisposer son aristocratique passager par des secousses
                                                                                                                                                              direction. Le cocher guidait ses chevaux à un rythme paisible pour
                                                             attendra au Ciel.
                                                                                                                                                              la somptueuse calèche d’un noble se dirigeant dans la même
                                                             à l’ultime récompense éternelle, elle vous
                                                                                                                                                              au bout d’une heure de voyage, ils furent soudain ralentis par
                                                             dont vous tirerez profit toute votre vie. Quant
                                                                                                                                                              progresser  en  dépit  des  chemins  boueux.  Malheureusement,
                                                                                                                                                            Au début, tout se passa très bien et les chevaux réussirent à
                                                                                                     aurait dû vous envoyer chez quelqu’un ayant enduré de réelles
                                                                                                     souffrances… »
                                   Matière à réflexion                                               À la fin du Birkat HaMazon, nous disons « Dorché Hachem lo
                                                                                                   ya’hserou kol tov  (Ceux  qui  recherchent  Hachem  ne  manquent
                   C’est une grande  mitsva de réconforter une personne
                                                                                                   d’aucun bienfait) » (Tehilim 34:10-11). À première vue, cette phrase
                 triste et de l’aider à dissiper ses inquiétudes.
                                                                                                   est assez surprenante. Après tout, tant de personnes « recherchent
                                                                (Taanit 22)
                                                                                                   Hachem » et sont démunies à plus d’un titre !
                   Une âme peut descendre dans ce monde-ci pour soixante-                            D’après le Ramban, nous n’affirmons pas que les vertueux ont
                 dix ou quatre-vingts ans, dans l’unique but de rendre un                          tous les bienfaits, mais qu’ils ne  manquent d’aucun bienfait. En
                 certain service à un autre Juif, sur le plan matériel ou spirituel.               d’autres termes, ce passage ne sous-entend pas que les justes
                                                          (Baal Chem Tov)                          sont dotés de tous les biens, qu’ils sont riches et jouissent de tous
                                                                                                   les luxes d’ici-bas. Nous devons comprendre au contraire qu’ils
                                                                                                   n’aspirent à aucune forme d’opulence, et que c’est la raison pour
                   Si un homme offre à son ami de beaux et nombreux
                                                                                                   laquelle ils ne sont privés de rien. Puisqu’ils sont satisfaits de leur
                 cadeaux avec un visage mécontent, c’est comme s’il ne lui
                                                                                                   sort, le sentiment de frustration leur est étranger.
                 avait rien donné du tout.
                                                  (Avot déRabbi Nathan 13)                             En guise d’allégorie, Rav Lopian évoque un homme désireux de
                                                                                                     montrer à son visiteur la collection de grande valeur qu’il a réussi
                   Celui qui donne un sou à un pauvre reçoit six bénédictions.                       à acquérir.
                 Celui qui lui insuffle du courage s’en voit accorder onze.                            Cet individu ouvre en grand son armoire à pharmacie et
                                                            (Baba Batra 11)                          présente fièrement un assortiment impressionnant de différents
                                                                                                     médicaments. Il explique d’un ton enthousiaste que son médecin
                                                                                                     lui a demandé de prendre tous ces remèdes pour rester en vie ;
                                                                                                     il jubile à propos du prix de chacun d’eux, et des difficultés qu’il
                  Rav ‘Haïm Ozer Grodzinski dit un jour : « Lorsque j’étais jeune,                   a eues à obtenir les ordonnances pour constituer une collection
                je pensais que la plus grande réussite consistait à découvrir un                     d’une telle envergure.
                commentaire original de la Torah. Je pense aujourd’hui que le
                                                                                                       Plus cet homme parle de ses « richesses », plus son interlocuteur
                plus grand accomplissement, et de loin, est de redonner le sourire
                                                                                                     se sent chanceux d’être épargné d’une telle « fortune ». Au lieu
                à une veuve. »
                                                                                                     de l’habituelle pointe de jalousie que l’on peut ressentir à la vue
                                                             (Rav ‘Haïm Ozer)
              162   La joie d’aider autrui                                                                                                             SIM'HA    191
                    #74233_efi-ab - 74233_pnim_efi-ab | 6 - B | 18-06-07 | 10:57:06 | SR:-- | Yellow 74233_efi-ab - 74233_pnim_efi-ab | 6 - B | 18-06-07 | 10:57:06 | SR:-- | Magenta 74233_efi-ab - 74233_pnim_efi-ab | 6 - B | 18-06-07 | 10:57:06 | SR:-- | Cyan 74233_efi-ab - 74233_pnim_efi-ab | 6 - B | 18-06-07 | 10:57:06 | SR:-- | Black   #
                        SIM'HA    163





                           (Moa’h VaLév)
                                                                          à vous. »

                                                                          « Je voulais partager ma grande joie avec quelqu’un, et j’ai pensé
                                                                          précieux conseils. Alors qu’il partait, il confia au jeune homme :
                                                                        Même lorsque son taxi fût arrivé, il continua de lui prodiguer de

                                                                          mariage lui étant faites.
                                                                          son élève sur la manière d’évaluer au mieux les propositions de
                                                                          chidoukh. Au cours de leur longue conversation, le Rav conseilla
                                                                          homme plus âgé que les autres, qui avait du mal à trouver un
                                                                          passa beaucoup de temps avec l’un de ses disciples, un jeune
                                                                        Le jour où Rav ‘Haïm Shmulevitz maria son plus jeune fils, il


                                               ----------

                                     (HaMéorot HaGuedolim)
                                                                          Rav Israël lui avait remonté le moral.
                                                                          approuvant le commentaire de son disciple avec autant d’ardeur,

                                                                          que  cet  homme  était  déprimé  par  ses  pertes  financières.  En
                                                                          cette réponse avec un enthousiasme démesuré, parce qu’il savait
                                                                          fut parti, Rav Israël confia à ses autres élèves qu’il avait admiré
                                                                          explication du jeune homme. Cependant, lorsque ce dernier
                                                                        Rav Israël se montra profondément impressionné par la brillante

                                                                          qui laissait perplexes les disciples de Rav Israël.
                                                                          portaient mal, il fut capable de trouver la réponse à une question
                                                                          élèves au beit midrach. Un jour, à une époque où ses affaires se
                                                                          Pendant son temps libre, il avait l’habitude de rejoindre les autres
                                                                        Un disciple de Rav Israël Salanter devint un homme d’affaires.
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