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186 Être content de son sort
SIM'HA 167
La sagesse de la Torah représente une source de joie. Et cette
ci. Est-ce que je parviens à en faire bon usage ?
réalise au mieux mes objectifs dans ce monde-
Hachem m’a doté d’un esprit pour que je
Exercice
les plus simples.
Le plus riche des hommes est celui dont les plaisirs sont
Matière à réflexion
D’après nos Sages, oublier un enseignement de Torah est
nous a donné.
de la manière dont nous voyons et acceptons ce que Hachem
pas de la quantité ou de la qualité de nos possessions, mais
mes besoins). » Le bonheur et la satisfaction ne dépendent
L’acquisition de la sagesse n’est pas une entreprise aisée.
Issu d’une famille traditionnelle, Chlomo fréquenta dès son plus Volozhin ajoute qu’un homme étudiant dans la joie pendant une et de la mémoire. (Tiférét Israël, Pirké Avot 1, Boaz). Rav ‘Haïm de bonheur procuré par le limoud stimule les fonctions du cerveau joue un rôle essentiel dans l’étude de la Torah (Pirké Avot
jeune âge une école publique religieuse. Cependant, son plus un homme désire quelque chose qu’il ne possède pas, il est
grand désir avait toujours été d’étudier dans une véritable yéchiva. nécessiteux, quel que soit le montant de son compte en banque.
Lorsque l’un de ses amis s’inscrivit dans une yéchiva du quartier, En réalité, une personne prétendument riche souffre davantage
Chlomo demanda à ses parents s’il pouvait faire de même. Sa que celle qui est pauvre, car ses ambitions et ses besoins sont bien
mère s’opposa à cette idée, mais Chlomo insista. Il tenta de la plus importants. Les désirs du nanti et sa soif de prestige ne sont
convaincre durant tout l’été, tant et si bien qu’elle finit par donner jamais comblés, car la satisfaction d’une envie ne fait que mener à
son accord. la suivante, puis à celle d’après. Comment prétendre au bonheur
Chlomo ne perdit pas un seul instant. Il changea rapidement lorsque l’on est toujours en train de courir après le prochain plaisir
ses vêtements en une tenue plus appropriée pour la yéchiva, et éphémère ?
pressa sa mère pour qu’elle l’emmène s’inscrire sur-le-champ.
Les pauvres aussi bien que les riches peuvent souffrir d’une
Lorsqu’ils arrivèrent, Chlomo gravit en dansant les escaliers
existence misérable et emplie de frustrations. N’est véritablement
menant à la porte du bâtiment. En voyant cet enthousiasme, le
aisé que l’individu ayant dompté ses désirs, et n’aspirant à rien
directeur fit remarquer : « Voilà un garçon qui mérite d’étudier
d’autre que ce qu’il possède réellement. Il a tout, car il ne manque
dans la cour de Hachem ! »
littéralement de rien.
(Otsrot Ha’Hokhma)
Un homme doit apprendre à se concentrer sur ses véritables
Un ben Torah doit être toujours heureux. Il doit danser en se
besoins, non sur ce que les autres possèdent. Désirer les biens et
rendant à la yéchiva, se réjouissant de l’opportunité qui lui est
les compétences d’autrui mène inévitablement à l’insatisfaction.
donnée de passer sa journée en étroite proximité avec la Torah.
Ceux qui passent leur temps à regarder du coin de l’œil leurs
Chaque page qu’il étudie doit le combler de bonheur ; la lecture
voisins et leurs collègues, ont toujours l’impression qu’il leur
de chaque mot et de chaque lettre doit intensifier son plaisir. Il est
manque quelque chose.
bien plus simple d’étudier de manière approfondie lorsque l’on se
penche sur les textes avec joie. Une parabole célèbre relate l’histoire d’un pauvre tailleur de
(Or LeTsion, pp. 135-136) pierre, qui passait ses journées à effectuer un travail éreintant
et fastidieux. Un jour, alors qu’il taillait péniblement les roches
Rav Ezra Attia occupa pendant quarante-cinq ans le poste de d’une montagne, il entendit un grand brouhaha. Le roi et sa suite
Roch Yéchiva de Porat Yossef, où il mit au point une technique passaient par là.
d’étude de la Torah et du Moussar spécifiquement séfarade. Dans
Le tailleur de pierres interrompit son travail et regarda
ses vieux jours, lorsque le Rav Ezra arrivait à la yéchiva, toutes ses
avec mélancolie le monarque, confortablement assis dans sa
infirmités physiques se volatilisaient comme par enchantement.
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